Les syndicats d'hôtesses et stewards d'Air France ont levé samedi leur préavis de grève de quatre jours pour le week-end prochain, écartant définitivement le spectre d'un chassé-croisé de vacanciers chaotique dans les aéroports français.

À l'issue de négociations qui s'étaient prolongées dans la nuit, rendez-vous avait été pris en fin de matinée pour la signature d'un texte actant la fin du conflit.

Chaque syndicat a alors consulté ses instances et tous, sauf Sud Aérien, ont approuvé le texte.

La direction d'Air France s'est «félicitée de ce dialogue social constructif ayant permis d'éviter un conflit majeur au sein de la compagnie et de poursuivre dans la concertation l'élan des réformes engagées».

La compagnie confirme que «tous les vols du week-end prochain se dérouleront normalement». Le ministère des Transports a salué «l'efficacité du dialogue social».

«Nous avons obtenu satisfaction sur une bonne partie de nos revendications», a indiqué à l'AFP Frank Mikula, président de l'Unac.

Pour Philippe Sportes, délégué Unsa, «tous les problèmes ne sont pas résolus, mais Air France a cédé sur pas mal de points, c'est un succès pour l'intersyndicale».

Les sept syndicats d'hôtesses et de stewards d'Air France (personnel navigant commercial, environ 15.000 salariés) avaient fait front commun lundi et déposé un préavis de quatre jours du 29 juillet au 1er août, laissant planer la menace de nombreuses annulations lors de ce week-end très chargé.

Le dernier gros conflit dû à une grève des PNC remonte aux vacances de la Toussaint de 2007 et le trafic avait été fortement perturbé pendant cinq jours.

Cette fois, les raisons du mécontentement des PNC étaient multiples: lancement du projet de bases en province sans accord sur la nouvelle organisation du travail et les rémunérations, suppression d'un PNC sur quatre lors des vols moyens courriers assurés par des A319 et absence de consultation des personnels sur les services à bords des longs courriers.

Sur tous ces points, les syndicats affirment avoir eu satisfaction, parfois sous la forme d'une réouverture à venir de négociations.

Les discussions sur le service aux clients sur moyen et long courrier vont reprendre, ainsi sur le projet des bases province. Pour les A319, les effectifs sont maintenus à 4 PNC et des tests seront conduits avec 3 sur les vols entre une heure et trois heures. Un bilan sera fait mi-septembre.

Enfin, sur certains longs courriers, les aménagements de cabines vont être revus et des compensations octroyées aux équipages volant sur certains avions.

«Nous avons rappelé à (Pierre-Henri) Gourgeon (le directeur général) que nous faisions partie de la compagnie et qu'il n'y a pas que les pilotes», a commenté Philippe Sportes (Unsa).

Ces derniers mois, le dialogue des PNC s'est tendu avec la direction d'Air France.

La présentation, il y a 15 jours à Marseille, du projet des bases en province par Pierre-Henri Gourgeon malgré l'absence d'un accord avec les trois syndicats représentatifs des PNC (Unac, Unsa et SNPNC) sur la nouvelle organisation du travail dans ces bases, avait encore dégradé le climat.

Ce projet vise à baser du personnel et des avions en province, à gagner en productivité et à proposer des tarifs plus avantageux pour contrer les compagnies à bas coûts. La première base doit ouvrir cet automne à Marseille.

Le principal syndicat de pilotes (SNPL) a lui avalisé les nouvelles conditions de travail dans le cadre de ce projet.

Mais le SNPL se bat sur un autre point, la réforme de la caisse de retraite complémentaire et a déposé un préavis national du 5 au 8 août.