Il y a 1000 km de sentiers de randonnée balisés dans l'île de La Réunion, dans l'océan Indien. Ils relient les laves encore chaudes du piton de la Fournaise aux forêts tropicales des basses altitudes, en passant par les crêtes vertigineuses, les ravins sans fond et les hameaux isolés du cirque de Mafate. Un véritable paradis de la randonnée pédestre, agrémenté de culture créole. Voici trois promenades à faire à La Réunion.

J'ai rendez-vous. C'est une réunion au sommet que tout randonneur en visite à La Réunion ne peut manquer. C'est l'ascension du piton des Neiges.

Ce volcan est le père de La Réunion. Pendant 3 millions d'années, ses éruptions ont lentement créé l'île, d'une circonférence de 207 km. Le volcan s'est lentement élevé dans le ciel, pour finalement s'effondrer, créant ainsi ses trois grands cirques, Mafate, Cilaos et Salazie.

Une cheminée volcanique a subsisté, le piton des Neiges, à 3070 m d'altitude. C'est notre but.

Comme la plupart des randonneurs, nous faisons l'ascension en deux jours, histoire de bien apprécier l'environnement et les points de vue qui parsèment le sentier.

Nous partons à pied de notre gîte de Cilaos, à 1200 m d'altitude, empruntant un sentier joliment ombragé. Nous montons en lacets, jetant un coup d'oeil derrière nous pour voir les nuages envahir peu à peu le cirque. Rapidement, nous montons au-delà de ces nuages et finissons pas atteindre le gîte de la caverne Dufour, à 2500 m.

C'est ici que nous passons la nuit. Le soleil se couche sur une mer de nuages. Seuls quelques pitons émergent, dont celui de la Fournaise.

Après un réveil «alpin», à 3h du matin, nous affrontons les derniers 600 m de dénivelé avec nos lampes frontales, heurtant du pied des cailloux volcaniques. Nous arrivons au sommet juste à temps pour le lever du soleil. Légère déception, il y a encore des nuages dans les cirques. Par contre, le soleil qui émerge lentement de cette nuée rose et bleu est frappant, d'abord rouge, puis changeant de couleur par bandes, orange, jaune, blanche.

Après un petit-déjeuner au gîte, nous redescendons en direction de la forêt de Bélouve, histoire de découvrir un nouvel écosystème. C'est ainsi qu'en une seule journée (huit heures de marche et 1700 m de dénivelé, quand même), nous passons d'un sommet dénudé, rocheux, austère, à un flanc piqueté de bruyère arborescente, avant de passer à une forêt clairsemée perchée sur une crête entre le cirque de Salazie et un ancien cirque maintenant comblé de laves, la plaine des Marsouins. Enfin, nous rentrons dans les nuages pour nous retrouver dans une forêt tropicale, épaisse, où domine le tamarin, un beau bois utilisé dans l'ébénisterie créole, et le fanjan, une sorte de grande fougère.

Les fleurs abondent, surtout les orchidées. Il y aurait 140 espèces endémiques dans l'île.

Nous sommes malgré tout heureux de parvenir au gîte, où nous attend une douche tiède, un ti-punch, un rhum arrangé (du rhum parfumé aux fruits ou aux épices) et un autre repas créole.