Ville de 2 millions d'habitants détruite à 84% lors de la Seconde Guerre mondiale, Varsovie n'a pas le charme de Cracovie. Mais en s'y arrêtant 48 heures, on découvre une capitale grouillante de vie. «J'aime Varsovie parce qu'on y sent une forte effervescence créatrice, confirme Agata, une copine originaire de là-bas. La ville offre beaucoup de possibilités à ceux qui sortent des sentiers battus. Et accueille avec joie les idées folles!»

Jour 1

10h

On se balade dans la vieille ville de Varsovie, soufflés d'apprendre qu'il s'agit d'une reconstruction, très réussie, de ce qu'elle était avant d'être rasée par les nazis. L'imposant château royal (www.zamek-krolewski.pl) et la grande place de la Vielle-Ville, sur laquelle veille la statue d'une sirène, noius ravissent. Quant au monument de l'Insurrection de Varsovie, il nous émeut. Histoire de saluer Chopin, on s'arrête à l'église de la Sainte-Croix, où se trouve... le coeur du grand compositeur né près de Varsovie.

Photo: Marie Allard, La Presse

La sirène, symbole de Varsovie, veille sur la place de la Vieille-Ville.

Midi

On salive devant nos pierogis - des raviolis polonais traditionnels en forme de demi-lune - à la Pierogarnia na Bednarskiej (28 rue Bednarska www.pierogarnianabednarskiej.pl). Fourrés au porc, au boeuf, aux lentilles ou à la choucroute, ils dont délicieux et pas chers (12 zlotys, soit 3,88$). Le jus de bouleau, un liquide sucré qui fait penser à notre eau d'érable, convainc moins.

13h

On attaque Nowy Swat, la rue commerçante de Varsovie. Encouragés par nos copines, on se laisse tenter par les cosmétiques d'Inglot, une marque polonaise (vendue à Montréal, a-t-on appris sur place). On se croirait chez MAC, pour une fraction du prix. Autres tuyaux des copines: les produits de beauté Dermika, Eris, AA et Ziaja, «des marques locales formidables, à petits prix», assure Justyna, une autre copine de Varsovie.

15h

Pause brioches au café Gessler, qui fait «les meilleures en ville», selon Justyna. Situé juste en face du prestigieux hôtel Bristol, sur la voie royale (Krakowskie Przedmiescie), le joli café-pâtisserie en sert aux bleuets (les plus populaires), aux cerises, à la rose, etc. Miam.

Photo: Marie Allard, La Presse

16h

On est frappés par l'immensité du palais de la Culture et de la Science, monument à la gloire du socialisme commandé par Staline, haut de 237 m (www.pkin.pl). Le passé communiste de Varsovie s'entrevoit aussi rue Marszalkowska, où l'on trouve des bas-reliefs géants d'ouvriers héroïques.

18h

Apéro chez une Varsovienne. Au menu: blinis (petites crêpes épaisses au froment et sarrasin) et caviar, melon miel, charcuteries. Le tout arrosé à répétition de vodka, bue cul sec ou en cocktail. Vers 22 h, on migre vers la boîte de nuit The Eve (www.theeve.pl), place Pilsudskiego, chic avec son lustre au-dessus du bar et ses fauteuils capitonnés. Mais la fatigue du voyage nous rattrape vite...

Jour 2

8h

Comme de vrais Polonais, on va puiser de l'eau au petit matin. Il y a bel et bien un puits public à côté de chez notre ami Tomek, qui habite un quartier résidentiel de Varsovie. L'eau est bonne et fraîche.

10h

Visite du parc Lazienkowski, fierté des Varsoviens. Scène étonnante: malgré la pluie qui tombe, les familles sont nombreuses à s'y promener. Il faut dire que le parc - ex-résidence d'été royale - est très beau. Le palais sur l'Eau, qui se reflète sur un étang, rivalise de joliesse avec les paons. Plusieurs kiosques vendent des gaufres et des glaces, deux péchés mignons des Varsoviens.

Photo: Marie Allard, La Presse

Monument à la gloire du socialisme commandé par Staline, le palais de la Culture et de la Science est le plus haut de Varsovie, avec ses 237 mètres.

Midi

On traverse le fleuve Vistule en tramway, direction Praga (www.warszawskapraga.pl/en). Ce quartier aujourd'hui branché reste, largement, populaire. Et authentique, puisqu'il a été épargné de la destruction pendant la guerre. On y casse la croûte au «bar à lait» Bar na Stalowej (20-22, rue Stalowa). Cafétérias subventionnées du temps du communisme, les «bars à lait» servent des plats polonais à prix modiques. Soupe aux légumes maison, crêpes feta-épinards et boissons pour deux pour 16 zlotys (5,27$)! On commande d'autres crêpes, au fromage blanc sucré, en dessert, avant de retourner arpenter Praga.

18h30

Souper au petit resto Klimaty Kulinarne (9, rue Obozna, www.klimatykulinarne.pl). Décor campagnard, chouette terrasse et excellent rapport qualité-quantité-prix, comme souvent en Pologne. Pâtes aux cèpes et porc grillé nous ravigotent. La maison nous offre la vodka aromatisée au cassis. Na zdrowie! (À votre santé! en polonais.)

20h30

On poursuit la soirée au bar Przekaski Zakaski (rue Ossolinskich), où les jeunes hipsters en legging côtoient des clients en âge d'être leurs parents. Le grand bar ovale jouxte un mur de miroirs dorés, pour un look rétro d'origine. Les copines nous conseillent aussi les bars Hustawka (20 A, rue Bracka) et Paparazzi (12, rue Mazowiecka). On ne mourra pas de soif à Varsovie. D'autant plus qu'on trouve partout des dépanneurs vendant - quasi-exclusivement - de l'alcool, ouverts 24h!

Photo: Marie Allard, La Presse

On prend le tramway pour filer à Praga, quartier branché de Varsovie.