Les compagnies aériennes tentent de rassurer voyageurs et personnels sur les déplacements en avion pendant l'épidémie de grippe porcine, alors que l'inquiétude grandit dans de nombreux pays.

«Les compagnies aériennes sont préparées pour faire face», a assuré jeudi l'Association internationale du transport aérien (IATA) dans un communiqué après la décision de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de relever à 5 son niveau d'alerte pandémique.

IATA, qui représente 230 compagnies, soit 93 % du trafic aérien international, à l'exclusion des compagnies à rabais, a «travaillé avec l'OMS pour préparer des notices d'information pour les équipages, les équipes de maintenance, le personnel accueillant les passagers et chargé des bagages et du fret».

«Nous suivons les conseils de l'OMS. La sécurité des passagers et de nos équipages est notre priorité numéro un», écrit-elle.

Plus iconoclaste, le directeur général de la compagnie aérienne irlandaise à bas coût, Ryanair, Michael O'Leary, a quant à lui affirmé jeudi à Madrid que la grippe porcine était «un tas d'absurdités» utilisé par les politiciens pour détourner l'attention de la crise économique.

Mardi, il avait déjà minimisé la menace posée par la maladie estimant que c'était une tragédie pour les habitants des bidonvilles mais que les voyageurs occidentaux n'avaient pas à s'inquiéter.

Pour sa part, IATA a rappelé que, même en temps normal, les compagnies aériennes disposaient des équipements nécessaires pour maintenir sain l'environnement des cabines.

Et de citer les systèmes de filtration des avions modernes semblables à ceux des hôpitaux, la désinfection régulière des appareils - procédure de nettoyage normale - et le fait que les équipages soient entraînés à porter les premiers soins à un passager malade en avion.

IATA indique également qu'après la menace de la grippe aviaire ces dernières années les compagnies aériennes se sont préparées encore plus efficacement pour suivre les conseils de l'OMS.

Un équipage d'Air France et plusieurs hôtesses et stewards ont fait valoir leur droit de retrait depuis samedi pour ne pas embarquer à bord de vols à destination du Mexique, pays d'où est parti la grippe porcine.

Une décision que le secrétaire d'État français au Transport, Dominique Bussereau, n'a pas critiquée. «On est dans la stricte application du droit du travail», a-t-il dit, lors d'une visite à l'aéroport de Roissy à l'arrivée de passagers en provenance de Mexico.

En France, il est permis de faire valoir ce droit de retrait pour des raisons sanitaires.

«Il n'y a pas de directive internationale qui régit cette question», a indiqué un porte-parole de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), basée à Montréal, Denis Chagnon, à l'AFP.

«Chaque pays a une législation propre sur la question. Cette dernière peut aussi faire parfois l'objet d'accord entre les syndicats et le patronat de compagnies aériennes», a-t-il ajouté.

Les transporteurs communiquent assez peu sur ce genre d'événements, plutôt divulgués par les syndicats.

Selon M. Bussereau, «lors de l'épidémie de pneumonie atypique SRAS, en 2003 un certain nombre d'équipages d'Air France avaient utilisé leur droit de retrait».

En avril 2003, plus d'une vingtaine de pilotes de la compagnie nationale Air India avaient été suspendus après avoir refusé de se rendre dans des pays touchés par le SRAS.