Le groupe Transat appuiera cette année de nouveaux projets liés au développement du tourisme durable. L'objectif: permettre aux voyageurs de voir le monde sans menacer l'environnement et le patrimoine de plusieurs destinations.

Depuis deux ans, l'entreprise a déboursé 300 000 $ pour soutenir huit projets à Cuba, en Tunisie, en France et au Canada. Parmi les initiatives retenues, notons une opération de sensibilisation à la navigation écologique en Bretagne ; des recherches sur les impacts du tourisme à Cuba; l'établissement d'un réseau de gîtes écologiques en bordure de la Véloroute des Bleuets, au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ces projets sont tous pilotés par des organismes à but non lucratif.

«Nous faisons voyager 2,5 millions de personnes par année dans le monde. Nous sommes dans le tourisme de masse, affirme Lina De Cesare, présidente des voyagistes chez Transat. Nous pouvons tout de même travailler pour réduire les impacts du tourisme à destination.»

Afin d'y arriver, le grossiste entend aussi user de son influence auprès de ses partenaires commerciaux. Ainsi, il encourage les hôtels à adopter des pratiques écologiques ou encore à vendre des souvenirs conçus par des artistes locaux. Les clients qui ne sortent pas du complexe ne profitent pas que de la piscine : ils ont aussi l'occasion d'encourager l'économie locale.

«Quand les clients arrivent à destination dans les tout-compris, ils sont intéressés à recevoir de l'information à propos de la monnaie de l'endroit, de l'artisanat local et sur les moyens de protéger le milieu naturel où ils se trouvent», ajoute Mme De Cesare.

Pour le moment, Transat sensibilise ses partenaires commerciaux à destination, sans toutefois effectuer de répression si, par exemple, le recyclage n'est pas systématique ou si les souvenirs viennent de Chine. «Nous n'en sommes pas là. On a toutefois une bonne collaboration de la plupart des hôteliers. Là où l'on se montre intraitable, c'est en matière d'exploitation sexuelle. On ne travaille pas avec des établissements qui ferment les yeux là-dessus.»

Plusieurs autres grands voyagistes, comme le géant Thomas Cook, en Grande-Bretagne, multiplient les initiatives de développement du tourisme durable. «On constate un changement rapide sur le plan du tourisme de masse dans le monde, soutient Julianna Priskin, chercheuse à la Chaire de tourisme Transat (ESG-UQAM). Les grandes entreprises font preuve d'initiative, car elles ont un grand impact, mais aussi une image à maintenir à l'échelle internationale.»

Les Québécois plus informés

Julianna Priskin constate que la sensibilisation des touristes augmente, mais que les actions concrètes ne sont pas légion. «Le développement durable n'est pas le même dans tous les pays. Il faut comprendre que les soucis sociaux ne sont pas les mêmes au Mexique qu'au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les changements vont se faire graduellement.»

Plus informé, le touriste est donc de plus en plus susceptible de se questionner sur le produit qu'il achète et de faire lui-même une différence. «La question n'est plus que l'on peut poser des questions pour mieux agir. Il faut les poser, insiste Mme Priskin. Nous devons traiter le tourisme comme un produit de consommation, comme une pomme biologique.»

Les organismes à but non lucratif peuvent soumettre leur projet relié au tourisme durable à Transat avant le 11 mai prochain, et les projets sélectionnés seront annoncés à l'automne 2009.