Seule compagnie américaine à miser sur le service en vol, Virgin America a enregistré une perte de 175,4 millions de dollars durant les trois premiers trimestres de 2008. Il s'agit d'une des pires performances de l'histoire de l'aviation américaine, puisque la perte équivaut à 67% des revenus de la période, qui se chiffraient à 259,6 millions.

Virgin America exploite une flotte de 25 Airbus A320 depuis sa plaque tournante de l'aéroport de San Francisco. C'est une compagnie à bas tarifs - mais à haut niveau de services -, dont le vol inaugural a eu lieu en août 2008. Elle relie actuellement neuf grandes villes situées pour la plupart sur les côtes Est et Ouest des États-Unis.

 

Dès son lancement, elle s'est targuée de rendre le voyage en avion à nouveau agréable. Les passagers de classe économique disposent de sièges en cuir équipés de prises d'ordinateur, de systèmes vidéo et MP3 individuels (une bibliothèque MP3 de 3000 morceaux).

L'empattement est de 32 pouces, ce qui ménage un espacement bien raisonnable entre les sièges, tandis que les boissons et repas sont gratuits. L'éclairage de la cabine a été étudié pour créer une ambiance «cosy». Dès ce printemps, un service internet à haut débit sera disponible à bord de tous les avions.

Ces éléments ont valu à Virgin America de nombreuses distinctions. Le transporteur a notamment été désigné «meilleur transporteur domestique» en 2008 par Conde Nast Traveler, Travel"Leisure, Zagat Global Airlines Survey et Arthur Frommer. Malheureusement, ces beaux efforts pour améliorer la qualité des services en vol n'ont pas été récompensés par la rentabilité.

Le lancement de Virgin America est une initiative du milliardaire britannique Richard Branson, propriétaire du groupe Virgin qui exploite également Virgin Atlantic et Virgin Blue (en Australie). La loi américaine limitant à 25% la participation étrangère au capital des compagnies aériennes, la majorité des actions est détenue par des investisseurs américains.

On peut se demander si, pour améliorer ses perspectives de rentabilité, Virgin America ne devrait pas prendre exemple sur US Airways, compagnie qui fait décidément preuve de leadership, pour aller chercher de l'argent dans les poches de ses clients. Après les repas, le café (1$) et les bagages (15$ par valise enregistrée), les passagers des vols nord-américains de US Airways devront débourser 7$US pour obtenir des couvertures. En fait, c'est un ensemble composé d'une couverture, d'un oreiller gonflable, d'un masque pour les yeux et d'oreillettes antibruit qu'ils obtiendront. Et en prime, on leur offre un coupon de réduction de 10$ sur les achats du Sky Mall, le catalogue de vente par correspondance inséré dans les pochettes qui font face à chaque siège.