Si le Québec est fort bien équipé en emplacements de camping de longue durée, il en va autrement en stationnements de courte durée pour les adeptes de VR. Mais une nouvelle entreprise, baptisée Halte VR-Go, veut combler cette lacune et rendre le Québec aussi accessible aux voyageurs en véhicule motorisé que l'est le sud des États-Unis.

Fondé par cinq adeptes du VR, Halte VR-Go regroupe, depuis son ouverture officielle hier, une douzaine d'emplacements de camping courte durée pour les motorisés un peu partout au Québec. Ces stationnements sont situés à proximité des attractions touristiques et des axes routiers, de façon à accommoder les voyageurs en VR.

«Au Québec, les campeurs en VR sont choyés, car il existe de nombreux terrains de camping, avec services et activités, pour les accommoder. Cependant, les voyageurs en VR, ceux qui ne veulent que coucher une seule nuit puis repartir sans nécessairement socialiser, n'ont pas autant de possibilités. Notre réseau veut justement répondre à leur besoin en leur créant des circuits touristiques intéressants», explique Linda Bouchard, membre fondatrice de Halte VR-Go.

Dans le sud des États-Unis, chaque sortie d'autoroute ou presque possède son RV Park. «Au Québec, on est loin de là. Pourtant, il y a 150 000 motorisés au Québec et 850 000 au Canada, et dans les États américains près de chez nous, c'est 1,5 million de VR. Il y a donc un immense marché à développer qui pourrait nous permettre d'étirer la saison touristique en région», dit-elle.

Paul Laquerre, rédacteur en chef du magazine Camping Caravaning, se réjouit de l'arrivée de cette nouvelle entreprise. «C'est connu que depuis des années, les caravaniers sont mal desservis au Québec. Pourtant, il existe un marché pour les gens qui veulent dormir près des activités touristiques en s'y rendant à pied. Présentement, les stationnements à VR se trouvent trop loin des attractions touristiques», analyse-t-il.

Les premiers emplacements-membres se situent sur les terrains de golf, près d'un spa, d'une auberge, d'une ferme ou près d'un territoire de chasse, par exemple. En dormant dans les endroits désignés, les «VRistes» peuvent profiter des commodités de l'endroit.

Pour le directeur général du club de golf Sélect de Mirabel, un des premiers membres du réseau, il s'agit d'une nouvelle façon d'élargir sa clientèle. «Les caravaniers peuvent se stationner ici, y passer la nuit, et jouer au golf le lendemain, un peu comme s'ils dormaient dans une auberge sur place», explique Dany Beauséjour, directeur général de ce club de golf.

Les haltes offrent ainsi des stationnements sécuritaires où les voyageurs pourront, selon les endroits, s'approvisionner en eau potable ou vidanger leurs eaux grises. M. Laquerre pense que Halte VR-Go pourrait également rejoindre la clientèle qui se dirige vers les stationnements des Wal-Mart, faute de mieux. C'est d'ailleurs une pratique de moins en moins permise au Québec.

Voulant s'approcher le plus possible des lieux touristiques, Halte VR-Go travaille à ouvrir des stationnements à Québec et Montréal. «Je suis sûr que si on avait un stationnement d'une centaine de places dans l'île de Montréal, on serait complet d'avril à novembre», soutient Mme Bouchard. Les propriétaires de véhicules motorisés pourraient ainsi visiter en prenant les transports en commun, évitant de se rendre en ville avec leurs autocaravanes.

À long terme, l'objectif de Halte VR-GO est de regrouper de 30 à 35 terrains à VR dans tout le Québec. Ensuite, on s'attaquera au Nouveau-Brunswick et plus tard, au Canada en entier. Les voyageurs en VR peuvent faire dès maintenant leurs réservations en ligne sur le site de Halte VR-Go (haltevrgo.com).