Les organismes de l'industrie du tourisme aux États-Unis affirment que les Américains voyagent à l'étranger autant qu'avant, cet été, sauf au Canada.

Selon eux, la faiblesse de l'économie et du dollar américains n'ont dans l'ensemble pas incité les Américains à renoncer à leurs projets de voyage afin de demeurer à la maison.

Les résultats d'un nouveau sondage effectué auprès de 2230 Américains, rendus publics vendredi par l'Association de l'industrie touristique des États-Unis, révèlent que seulement neuf pour cent des adultes projettent de passer leurs vacances au pays.

Ce sondage succède à une autre étude dévoilée plus tôt cet été par l'Association automobile américaine (AAA), selon laquelle les réservations pour des voyages organisés en Europe ont chuté de cinq pour cent cette saison, tandis que les voyages au Canada ont diminué.

Mike Pina, porte-parole de l'AAA, a affirmé que «le Canada n'est pas l'aubaine que le gens croyaient qu'il était auparavant», expliquant la situation par la vigueur du dollar canadien.

Il a ajouté qu'avec l'entrée en vigueur prochaine de nouvelles réglementations au chapitre du passeport pour les Américains souhaitant se rendre au Canada, davantage de gens se procurent le document et envisagent de voyager plus loin pour la première fois.

«Il y a davantage de concurrence à une période de l'année qui est importante pour (le tourisme canadien)», a-t-il indiqué.

Les voyages effectués par les Américains à l'étranger ont fortement augmenté après avoir été en chute libre à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Leur importance est passée de 56,2 millions de voyageurs en 2003 à un chiffre sans précédent de 64,1 millions l'an dernier, selon le département américain du Commerce.

Pendant la même période, le nombre des Américains qui ont voyagé au Canada a chuté d'environ un million de visiteurs, alors que celui des Américains qui se sont rendus en Allemagne, au Japon, en Espagne et en Inde, entre autres destinations, a augmenté d'au moins 10 pour cent.

Le président de l'Association de l'industrie touristique du Canada (AITC), Randy Williams, affirme ne pas être étonné.

Après avoir pendant des années pointé du doigt des facteurs tels que la crainte du terrorisme et la faiblesse de l'économie américaine, les exploitants d'entreprises touristiques canadiennes réalisent que d'autres questions éloignent les touristes américains.

«Le dollar (canadien) valait habituellement 65 cents (américains) et les coûts de l'essence étaient peu élevés, c'était donc facile et nous étions gâtés, cela ne fait aucun doute», a affirmé M. Williams, selon lequel les touristes américains longtemps été perçus comme des «fruits prêts à être cueillis».