L'une des trois secrétaires de Tommy, vendeur chez un courtier de la City à Londres, s'est occupée de tout: entrées aux stades, avion en business, hôtel cinq étoiles, restaurants et itinéraire. Un luxueux week-end clé en main dans le Pékin olympique.

«Bien sûr, c'est exceptionnel. Je suis bien conscient d'être un privilégié», assure à l'AFP le Danois de 46 ans, qui ne souhaite pas être identifié par son nom de famille.

Mais s'il s'agit seulement de ses deuxièmes JO, Tommy saute régulièrement dans un avion pour assister à des événements sportifs, notamment des finales de polo en Argentine, où il est propriétaire d'un ranch de chevaux.

Pour Pékin, il s'est décidé en mai, avec un collègue. Sa secrétaire a écumé le web pour trouver des places de tennis, notamment les finales hommes, «à trois ou quatre fois le prix d'origine». Et les derniers billets d'avion disponibles à 5500 euros l'aller-retour.

Arrivée vendredi à l'aube dans la capitale chinoise. Transfert au luxueux Grand Hyatt et sa gym, où il aperçoit Michael Dell, l'un des nombreux PDG de grandes entreprises venus aux JO. «Peu importe ta fortune, si tu veux rester en forme, c'est l'une des rares choses que personne ne peut faire à ta place», philosophe le quadra en pleine forme, biceps blonds dorés au soleil de Marbella, où il possède aussi une maison de vacances.

Une douche puis direction la Cité interdite, deux heures avec écouteurs dans la foule des touristes. Sieste, puis déjeuner au très sélect Green T House. Dans ce décor design, le menu olympique le plus simple est facturé 1500 yuans, soit 150 euros pour quatre plats. Une petite fortune pour Pékin. Après-midi et soirée tennis.

Samedi, grasse mat. Déjeuner à l'hôtel. La soprano américaine Renée Fleming, lunettes de soleil de star, musarde dans le hall tout en marbre couleur sable, au milieu de survêtements rouges marqués «Russia» de cette délégation olympique. Autour d'une fontaine gigantesque, une acoustique de cathédrale.

Un chauffeur en uniforme attend Tommy et son copain devant une Audi aux vitres teintées. Direction la grande Muraille, à une heure de route.

Les oeufs qui les déposent sur cette portion de l'édifice, à Mutianyu, rappellent à Tommy l'ambiance de vacances au ski. Promenade de santé, Blackberry greffé dans la main droite. Photos posées. «Ah là, un petit verre de vin blanc frais avec un cigare, ce serait parfait!», exulte le Danois jovial.

Retour à Pékin. «Regarde, une Ferrari!» Apéritif sur le toit d'un hôtel branché, coucher de soleil sur la vieille ville. Canard laqué dans une gargote «authentique». Mojitos et le cigare tant désiré au bar Lan, conçu par Philippe Starck dans une tour. Tranquille, pas de flambe excessive.

Dimanche, shopping pour ramener quelques bricoles aux enfants. Finale de tennis, dernière nuit. Au matin, l'addition est salée. L'hôtel multiplie ses prix par quatre pendant la quinzaine olympique, découvre Tommy. Anecdotique.