La semaine dernière, je suis parti sur la trotte aux Philippines avec Big Pete, mon ami ornithologue hooligan, en vous promettant un nouvel épisode des aventures de Bud Spencer et Terence Hill.
Notre escapade allait faire pâlir d'envie Y'aura de la casse, deuxième partie! Et c'est un peu ce que je souhaitais, secrètement. Parce que les tapes sur la gueule, les déboulages d'escalier et les commotions cérébrales en pays exotique, admettez que ça fait de beaux sujets sur lesquels s'étendre; et ensuite, moi je peux prendre des vacances sur une plage en Thaïlande... Ha! Alors?
Nous sommes allés sur l'île de Bohol afin de voir le tarsier, cette jolie petite horreur que vous apercevez sur la photo. Nous en avons vu cinq. Big Pete a pris des photos. Moi aussi. Puis, en marchant dans la forêt, tranquilles, nous avons aperçu l'oiseau que le Gros Pierre recherchait. Il a dit: «Ah! Le voici.» Puis il a sorti son grand livre et a coché la petite case «Bohol Bouboule». Ou un truc comme ça. C'est tout? Oui!
Sept jours sans bagarre! Sept jours sans violence aucune! Sans destruction et sans pliage de panneau de signalisation (je l'ai déjà vu faire de l'origami avec un STOP malgache). Sept jours de paisible bonheur... Je suis inquiet. Serait-ce que mon Gros Pierre se serait rangé dans le camp des «peace and love»? Est-ce que le monde viendrait de perdre un de ses plus spectaculaires trouble-fête?
Non. Rassurez-vous, la situation est temporaire. Un soir, sur l'oreiller, dans une chambre où nos deux lits se touchaient presque, il s'est confié: «I miss my girlfriend». Big Pete est amoureux. Voilà le problème! Et il repartira au Kenya. Il me manque déjà. Mais je ne lui dirai pas.
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Puis nous sommes partis nous étendre sur la plage d'Alona, sur l'île de Panglao, juste à côté de celle de Bohol, où il y a des bungalows à louer, des hôtels, des motels et des centres de plongée. Plein de centres de plongée. Quand tu marches sur la plage de fin sable blanc (un des plus beaux sables du monde), ça fait «bungalow, centre de plongée, restaurant, hôtel, motel, centre de plongée, bungalow, motel, centre de plongée, centre de plongée»... Et je suis en train de capoter! Aux Philippines, où la plongée est réputée formidable, je suis là, depuis cinq jours, comme un vieux divemaster inutile, à me battre avec un mal d'oreille (aux néophytes: on ne peut pas plonger avec un mal d'oreille ou de sinus, à cause de la pression). Un mal de l'oreille gauche. On dirait que j'ai une guêpe dedans, qui s'amuse à me piquer une fois de temps en temps. Et c'est, d'habitude, au moment précis où je m'endors.
– Zzz...Aouch!
Et ça fait mal «pour de vrai». Et j'ai envie de pleurer comme un gamin. Et j'ai le goût que ma grand-mère m'achète un livre de Tintin et vienne me border, comme quand j'avais eu les oreillons. Les cigares du pharaon. Ah! Je l'avais dévoré! Je l'avais lu et relu et j'en avais décortiqué toutes les images, une à une. Ma préférée demeure encore celle où, au milieu du désert, Tintin découvre un coin de tombeau qui surgit du sable.
Vous deviez vous douter un petit peu que j'étais un fan de Tintin! Ma préférée de toutes les cases de Tintin? Celle de Vol 714 pour Sydney, quand le professeur Tournesol perd la boule, et veut se battre, la face rouge comme une tomate. Et vous?
Mais, maintenant que j'y pense... Je n'avais eu les oreillons que d'un seul côté. Le droit. Peut-être que je suis en train de compléter la paire?
Ou peut-être est-ce simplement parce que je me suis lancé tête première (et tout habillé) dans l'eau sale du port de Cebu, trop excité d'être arrivé au bord de la mer...
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Jusqu'à présent, tout ce que j'ai vu ici est vraiment magnifique. Mais ça n'est rien que vous ne pourrez lire ailleurs. Je n'avais aucune idée que les Philippines étaient une destination aussi populaire... Les touristes sont partout!!! Par contre, il y a, tout au sud des Philippines, l'archipel des Sulu. Personne n'y va, ou presque, à cause de la menace terroriste qui plane au-dessus de l'île de Jolo (base du mouvement fâché Abu Sayaf). Mais j'ai entendu dire que le tourisme était possible dans la province voisine de Tawi Tawi. Avec escorte armée... On y va? Allez, j'ai jamais vu ça, des Tawouins.