Les personnes atteintes d'une maladie cardiaque ne devraient jamais prendre leurs déplacements en avion à la légère. Le stress à l'enregistrement, le passage aux douanes, l'embarquement, l'immobilité en cabine, la peur du vol et la diminution de la concentration d'oxygène dans le sang sont autant de conditions défavorables aux personnes qui ont le coeur fragile.

Même si le personnel de cabine a reçu une formation en premiers soins, qu'il peut, en règle générale, obtenir de l'information via des services de télémédecine, qu'il y a une trousse médicale d'urgence à bord et que l'avion est doté d'un défibrillateur, une complication cardiaque n'est jamais la bienvenue dans un avion en vol. D'autant que l'autorisation de se poser en urgence n'est pas toujours facile à obtenir et que même s'il est techniquement possible d'atterrir, encore faut-il que les ressources médicales d'urgence au sol soient disponibles et en mesure d'intervenir efficacement.

Fait à noter, les compagnies aériennes américaines sont les seules au monde à être soumises par règlement à l'obligation de doter tous leurs aéronefs d'un défibrillateur. Toutefois, la plupart des grandes compagnies aériennes ont des défibrillateurs à bord. C'est le cas des compagnies Air Canada, Air Transat, Air France, British Airlines et Qantas, pour ne citer que celles-là.

Même si les aéronefs sont pressurisés, la pression barométrique à bord est inférieure à celle qui prévaut au sol. En vol, la pression dans la cabine correspond à celle que l'on retrouve à une altitude de 1500 à 2000 mètres au-dessus de la mer. De cette baisse de pression résulte une diminution de la teneur en oxygène et, de ce fait, une expansion des gaz à l'intérieur des cavités corporelles. Chez le passager en bonne santé, des mécanismes physiologiques compensent. Chez le passager atteint d'une cardiopathie, il en va autrement.

Mal contrôlées ou aiguës, l'angine, l'hypertension, l'arythmie et l'insuffisance cardiaque sont des contre-indications aux voyages en avion.

Une personne qui a été victime d'un infarctus du myocarde non compliqué devra attendre au moins deux semaines avant de prendre l'avion. En cas de complications, ce délai passera à six semaines. Après un pontage, on parle de trois semaines et de 10 jours après une angioplastie.

Voilà pourquoi le Dr Claude Thibeault, conseiller médical de l'IATA, recommande aux voyageurs qui éprouvent des problèmes cardiaques, qu'il s'agisse de cardiopathies ou de complications qui en découlent, de se munir d'une assurance annulation et d'une assurance couvrant les frais médicaux. Il recommande en outre d'obtenir une autorisation de voyager auprès de la compagnie aérienne avec laquelle il entend voyager. «Bien que les arrêts cardiaques en vol soient peu fréquents, dit le spécialiste, on ne prend jamais assez de précautions pour les éviter.»