Efficacité énergétique, conseils verts dans le bulletin paroissial, encouragement à adopter le transport collectif et à opter pour le local et le bio, recyclage, réduction de la consommation d'eau, liturgies axées sur le respect de la planète... La conscience verte gagne lentement mais sûrement le monde liturgique.

Dans un salon commun de l'église St. John Brébeuf, à LaSalle, Patricia Clinton et Doreen Allebone, deux bénévoles d'âge honorable, expliquent comment conscience écolo et foi chrétienne communient maintenant ensemble.

«Dans nos rencontres, nous évitons d'utiliser des verres de styromousse. Nous recyclons et choisissons des produits ménagers biodégradables. C'est important de prendre soin de notre planète. L'avenir de nos enfants et petits-enfants en dépend», affirme Patricia Clinton, grand-mère et jardinière qui s'inspire justement de ses petits-enfants de 6 et 4 ans, pour nourrir sa conscience environnementale.

«Ils savent ce qui va dans la poubelle à compost et ce qui va dans le bac à recyclage!»

L'église St. John Brébeuf est l'une des quelque 40 paroisses qui souscrivent au programme des Églises vertes, pris en charge par le Centre canadien d'oecuménisme.

«La majorité des églises vertes se trouvent à Montréal, mais il y en a aussi à Kelowna, à Halifax et à Yellowknife», exprime le théologien Norman Lévesque, directeur du programme et auteur de l'ouvrage Les pages vertes de la Bible.

Un peu de vert dans vos prières

Pour ce vent de fraîcheur verte dans une institution en mal de renouveau, il ne faut pas rendre grâce à Benoît XVI, mais plutôt faire les louanges d'une jeune disciple du compostage et du recyclage.

«Tout a commencé en 2006, dans une petite église unie à Pointe-Saint-Charles, avec le passage d'une jeune étudiante zélée venue faire un stage», raconte Norman Lévesque.

Cet été-là, Fannie Couture ne se doutait probablement pas de l'impact qu'elle aurait sur l'Église catholique. Embauchée pour la belle saison dans un centre pastoral voué à aider les pauvres et les marginaux, la jeune stagiaire a suggéré de créer une cuisine collective et un jardin sur le toit.

«Elle remettait tout en question!» rapporte Normand Lévesque, directeur du programme Églises vertes, au Centre canadien d'oecuménisme.

En plus de teinter l'homélie du dimanche - des exemples de paroles écolos tirés de la vie des saints sont cités par les prêtres - et d'assainir les pratiques de consommations des fidèles, le programme Église verte offre des solutions pour des bâtiments qui coûtent une fortune à chauffer, rapporte Norman Lévesque.

L'église Sacré-Coeur, à Montréal, est un exemple probant de l'efficacité verte pour soulager la douloureuse note de chauffage des lieux de culte du patrimoine religieux. «Le bâtiment est chauffé tout l'hiver à 10ºC. Pendant la célébration du dimanche, on allume des lampes infrarouges placées au-dessus de la nef, que l'on éteint après», rapporte Norman Lévesque.

Le programme des Églises vertes propose aussi un répertoire de films témoignant d'une conscience environnementale, tels que Home, L'erreur boréale, An Inconvenient Truth, La marche de l'empereur...

Norman Lévesque a été invité au prochain Congrès eucharistique à Dublin, en Irlande, pour partager sa vision verte de l'Église.