Plombier de jour, Keith Horan a une seconde identité: véritable ninja du mobilier urbain, il pratique le parkour, cette sorte de course à obstacles en pleine ville qui consiste à emprunter des voies pas vraiment conçues pour ça.

Comment on s'entraîne au parkour?

Dans la rue! Les rampes sont géniales pour développer l'équilibre, puisqu'elles demandent de l'agilité. Les murs permettent de s'exercer à grimper sur n'importe quel objet, et pour travailler les sauts d'un point à l'autre, n'importe quel obstacle de trois à quatre pieds de hauteur est généralement suffisant. Et lorsque l'atterrissage en douceur n'est pas possible, il faut apprendre à rouler. 

Et tu les construis comment, tes circuits? 

La plupart de mes circuits sont construits par expérience ou par instinct. J'élabore essentiellement le tout dans l'action, et je cherche des objets qui sont assez proches de moi pour que j'y saute, m'y agrippe et puisse continuer mon circuit par la suite. 

Quand tu marches dans la rue, ça doit être comme un grand terrain de jeu pour toi, non?

Oui! Je crois vraiment que mon rapport à la rue est différent de la majorité des gens. C'est certain que j'observe les objets du mobilier urbain avec un regard différent du vôtre. J'adore avoir ce regard ludique sur tout ce qui m'entoure.

Tu dois t'être cassé la gueule plus d'une fois, hein?

Quand je débutais, j'ai escaladé quelques ponts et des viaducs que je ne réescaladerais jamais! En fait, j'ai été très chanceux, rien de très grave ne m'est arrivé en faisant du parkour, à part quelques foulures de cheville. Je n'ai jamais été arrêté non plus. Je m'entraîne généralement dans des lieux publics; c'est perçu comme du simple conditionnement physique, alors les gens ne nous dérangent pas trop. Ça arrive qu'on me demande d'aller faire ça ailleurs, mais c'est pas mal le pire qui me soit arrivé!