C'est en Afrique de l'Ouest que Mamoudou Camara a commencé à pratiquer le moonwalk. Quelques années plus tard, le calque de Michael Jackson a atterri à Montréal.  Entretien avec la perpétuation terrestre du King de la Pop.

Incarner Michael Jackson, un rêve d'enfance ?

Je l'ai découvert quand j'avais quatre ans. Le samedi, en Afrique, je me regroupais avec mes amis devant la télé pour voir ses clips, mais c'est à 10 ans que j'ai commencé à me pratiquer à danser comme lui plus sérieusement.

Comment as-tu réagi quand tu appris la mort de Michael ?

Je passais devant Musique Plus pour aller à une rencontre et je ne comprenais pas pourquoi il y avait autant de vidéos de Michael qui jouaient sur les écrans. Quand j'ai compris qu'il était mort, j'ai annulé ma rencontre et je suis allé chez moi. J'ai passé cinq heures à pleurer. Ça a été très dur. Depuis, j'ai enregistré tous les reportages sur lui.

As-tu plus de contrats depuis sa disparition ?

Oui, et sur de grosses productions, où j'ai plus de visibilité. Ma carrière a pris plus d'ampleur, mais me donne aussi plus de pression.

Combien d'heures pratiques-tu par jour ?

Je répète trois heures par jour dans la pièce «Michael Jackson» de mon appartement, mais je suis toujours en train de pratiquer dans ma tête.  Quoi que je fasse, quand je marche ou que j'attends le bus, je suis toujours habité par ça.

Que penses-tu du visage « pimpé» de Jackson ?

Tous les humains font des conneries. Michael était célèbre, donc il était davantage la cible des médias, ce qui est déplorable. Avec ses chirurgies, il voulait parfois nous envoyer des messages. Comme dans la chanson Black or White, il voulait dire : « Que je sois noir ou blanc, ça ne change rien et on doit tous se rassembler et s'aimer. »

Si tu pouvais passer une soirée avec Michael, iriez-vous danser sur Crescent ?

Je ne pourrais rien lui dire, ni rien faire. S'il était devant moi, je m'assoirais devant lui et je le regarderais toute la soirée en silence, tant je serais fasciné.