C'est au volant de son vieux bolide multicolore que Stéphane, alias Troll, participe à des courses automobiles à l'Autodrome Saint-Eustache. Entretien avec un coureur automobile qui incarne la vélocité polychrome.

D'où vient ton chic surnom de coureur «Troll»?

Quand j'étais jeune et que j'avais des cheveux, je faisais de la moto.  Quand j'enlevais mon casque, mes cheveux restaient dans les airs avec la statique, comme un Troll.  En plus, j'ai un caractère bouillant.

Pourquoi courses-tu avec une voiture M&M ?

C'est un trip de gars chauds. Mes chums et moi, on trouvait que le vrai char commandité par M&M était original, alors un soir, on a décidé d'en faire la réplique. Il est trop cute et les enfants capotent dessus. Pis il flashe à travers tous les autres chars.

Quels atouts particuliers possède ta bagnole?

Pas grand-chose, c'est une Pontiac parisienne '84, une voiture de rue mais qui n'est pas modifiée. C'est un char de pépère, mais qui est fiable, qui se chauffe ben, pis qui est solide. Quand j'ai fini la course, je flatte toujours le dash en lui disant: «C'est beau mon pompon, on l'a eu !»

Qu'est-ce qui alimente ton appétit pour la course ?

Quand je suis entre deux voitures et que les véhicules se frottent, ça fait vraiment du bien. Le frottement, c'est un feeling de passion qui s'explique pas, mais qui se vit.  C'est pour ça que je fais de la course.

Quels sont les trucs du conquérant pour gagner?

Faut faire sa course intelligemment, prendre son temps, ne pas provoquer d'accidents et essayer de les éviter, ne pas se garrocher dans tout le monde et espérer que la mécanique va tenir.  Quand tu y vas en fou, tu finis pas la course et tu scrap ton char.

Plus jeune, étais-tu habile aux autos tamponneuses ?

Oui, j'étais bon! À 15 ans, on allait dans la montagne à Saint-Jovite et on avait le droit de bumper. Y'avait des tubes alentour, pis on pouvait «bing bing bing !» .  Maintenant, les vraies tamponneuses, ça n'existe plus. Tu fais juste frôler un autre char, pis on te dit : «Touches-y pas !». Comme à la Ronde, c'est plate en crime.