Reclus à Saint-Hilaire, Jean-Louis Slézak bâtit depuis cinq ans son village d'Arabie miniature. À l'aide de quelques feuilles de plastique et de bouts de tissus, ce maestro haut-de-forme donne vie à d'étonnants pantins.

Vos marionnettes sont-elles habitées par une âme, comme Pinocchio ou Chucky?

Mes marionnettes, c'est plus que des objets. Elles ont une personnalité, une âme, des traits de caractère... C'est pour ça que j'écris des histoires sur elles.

D'où vous vient l'inspiration pour créer vos marionnettes ?

J'ai été très inspiré par South Park et Les Simpsons, mais c'est mon frère, qui était obsédé par les soucoupes volantes, qui m'a inspiré mon premier personnage : Dédé la soucoupe, un petit criard dont on ne connaît pas l'âge, ni le sexe et qui rêve d'ovnis. J'ai ensuite créé un petit village en Arabie pour qu'il y habite. Les autres personnages se sont ensuite greffés autour de ça.

Combien en avez-vous confectionné jusqu'à maintenant ?

J'en ai 10.  Je travaille dessus depuis cinq ans de façon autodidacte. J'ai dû faire quatre essais et 2000 heures de travail avant d'arriver à ces prototypes.

Avez-vous réussi à créer la marionnette parfaite ?

Oui, c'est Her Von Choukrout, un savant fou et immortel, amant du roi Guillaume.  Il ne fait plus d'arthrite parce qu'il s'est débarassé de son corps et il ne lui reste plus que sa tête. Il n'abandonne jamais et reste optimiste, même si tout s'effondre autour de lui. Comme moi.

Quel est votre but en fabriquant ces marionnettes ?

Je veux faire une télésérie.  Comme je n'ai pas de financement pour l'instant,  je vais commencer avec une série web. J'aimerais que mes marionnettes deviennent les Muppets du Québec.

Quelle est l'avenir que vous souhaitez pour vos marionnettes ?

Je voudrais qu'elles ne passent jamais de mode et qu'elles continuent à porter des messages sociaux et donner des coups de pieds aux politiciens, aux riches banquiers et aux puissants de ce monde qui se donnent des parachutes en or, en criant : «Venez voir nos pauvres, ils sont beaux, gentils et bien dressés.»