Avant de commencer l'entrevue dans le stationnement du Madrid, Normand L'Amour m'a demandé si j'acceptais qu'il s'adresse au Seigneur «pour qu'il ouvre mon âme à la vraie grandeur de Dieu». J'ai dit oui.

Il a fermé les yeux, puis il a fait entrer l'Esprit Saint à partir du haut de ma tête, jusqu'entre mes jambes. Lorsque la cérémonie fut terminée, il m'a prévenue que de mauvais esprits allaient bientôt tenter de communiquer avec moi, mais que je ne devais pas leur répondre et que je devais attendre l'appel de Jésus... Rencontre avec un chanteur hautement spirituel ou l'Évangile selon Normand.

Où avez-vous appris cette technique?

Jésus me l'a enseignée. C'est lui qui a ouvert mon âme la première fois. Ça a commencé il y a plusieurs années, quand j'étais propriétaire d'un dépanneur. Durant la nuit, trois personnes sont venues pour m'attaquer. Elles m'ont dit: «Ce soir, quand on va en avoir fini avec toi, tu ne verras plus clair!» Heureusement, je suis venu à bout d'elles et je me suis sauvé. Le lendemain, j'ai déconstruit le magasin et deux mois plus tard, j'ai reçu un appel de Jésus, à deux heures du matin. Il m'a envoyé tellement d'amour au coeur qu'il m'a réveillé. C'est à partir de ce moment-là que j'ai débuté mon travail de missionnaire.

Si je comprends bien, vous n'êtes pas seulement un chanteur?

Non! Jésus m'a mandaté pour faire l'ouverture des âmes. J'ai travaillé pendant plusieurs années dans les villages de la province pour demander aux gens qu'ils acceptent son message. J'ai aussi fait un peu de guérison pour les corps, mais le Seigneur m'a demandé de lui laisser cette tâche. D'ailleurs, toi qui me questionnes, si tu n'as pas peur qu'on le dise, tu as vraiment reçu cette ouverture tantôt. Quand tu écoutes ma musique, je te transmets aussi son message d'amour, mais d'âme à âme. C'est du subliminal. Je suis un instrument du Seigneur.

Comment doit-on faire pour qu'il nous utilise?

Il faut que ton divin soit vrai avec ton toi-même et il faut chasser tes démons. Si tu es voleur, il faut que tu arrêtes de voler. Moi, mon vice, c'est que j'étais énormément sexé.

Sexé?

Oui, j'étais très sensuel. En fait, je n'ai rien à cacher, j'étais homosexuel. Dans les dernières années, j'ai combattu très fort pour ne plus avoir de jouissances et je suis devenu assez fort pour chasser ce démon. Aujourd'hui, ça fait 27 ans que je n'ai pas eu de sexe.

Vingt-sept ans! C'est difficile à croire... vous êtes assez bel homme!

C'est parce que je suis dans le Seigneur et tout se passe au plan divin. Pour y parvenir, il faut avoir atteint un haut niveau dans sa spiritualité.

Pourtant, l'homosexualité est mal perçue dans la religion catholique...

Mon côté homosexuel je ne l'ai pas cherché. Je suis né au monde de cette façon. J'ai dansé des plains avec des femmes pour essayer de faire lever le moteur, mais ça lève pas! On dirait que ça rentre par en dedans! J'ai souffert énormément de ça. Au début, quand je chantais sur scène, j'avais toujours une crainte incroyable qu'on me traite de fifi. Quand j'ai décidé de l'annoncer aux gens de mon village, ils ont commencé à m'arracher la chaire. J'ai eu plus de misère que qui que ce soit à m'aimer. Mais maintenant, je peux aimer tout le monde sans exception : tous les peuples et toutes les nations. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai rencontré 118 nations différentes auxquelles j'ai transmis de l'amour.

Comment êtes-vous devenu chanteur?

À 52 ans, le Seigneur m'a dit :«Regarde Normand, il y a un piano dans la vitrine. Achète-le». J'avais seulement 800$ à la banque et l'instrument coûtait 600$. Je l'ai acheté, même si je ne savais pas jouer aucune note de musique. Jésus m'a donné des chansons. Elles étaient très avancées spirituellement, mais depuis, il a descendu le niveau de spiritualité pour que je puisse rejoindre la moyenne des gens.

Comment procédez-vous pour composer vos chansons?

Le petit pinson, par exemple, s'est chanté dans ma télé spirituelle (il pointe son front). J'ai vu la porte de ma chambre s'ouvrir. Il y avait un buisson avec un oiseau. Il m'écoutait et fredonnait ma chanson en faisant cuicui. J'ai chanté ce que j'ai vu. J'ai écrit «Bombe amoureuse» de la même façon. Je me voyais monter dans un ballon dirigeable. Je voyais la terre qui était en bas, mais elle tournait. Ensuite, je montais dans un avion et je lançais des bombes amoureuses! Quand vous écoutez ce qui me sort du corps et du coeur, ça vous aide à vous ouvrir. Vous pouvez aussi venir me voir au restaurant Madrid sur la 20 du mardi au dimanche, de 8 heures le matin à 5 heures le soir. Pas obliger d'acheter des records!

Prenez-vous de la drogue M. L'Amour?

Non, aucune sorte de drogue. Je ne prends jamais de boisson et je n'ai jamais fumé de ma vie.