Malgré les statistiques démontrant que les mariages sont en déclin au Québec, quelques églises échappent à la crise. Parmi elles, la basilique Notre-Dame. Car si l'endroit rime souvent avec René Angélil et Céline Dion, son caractère authentique n'est pas réservé au gratin du monde des affaires et du showbiz canadiens.

Pour Sara Gloutnay et Vincent Pavero, qui se marieront en août, il faisait nul doute que leur choix allait s'arrêter sur la basilique. C'est que le joyau, qui fêtera ses 190 ans l'an prochain, a tout pour illustrer « le mariage de princesse » dont la jeune femme rêve.

Effectivement, avec son architecture à couper le souffle, ses orgues composées de 7000 tuyaux et ses vitraux représentant la fondation de Montréal, l'église-mère de la métropole a de quoi séduire. « Lorsque sa mère a contacté la basilique, elle leur a dit : "Je sais que vous avez célébré le mariage de Céline Dion, mais est-ce que vous faites des mariages normaux aussi  ?" », raconte Vincent dans un éclat de rire.

Monument de stars et service tout compris

S'il est possible de se marier dans le monument des grandes stars, il faut être prêt à payer le prix : autour de 6000 $ lorsqu'on est montréalais et un peu plus lorsqu'on vient de l'étranger. « La basilique est un lieu très touristique, il est donc difficile de fermer l'endroit », explique le curé de la paroisse, Miguel Castellanos, pour justifier le coût.

C'est ainsi que le couple Gloutnay-Pavero a découvert la chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Coeur, située à l'intérieur de la basilique. Pour 2000 $, « la chapelle des mariages » permet aux citoyens de profiter de l'emblème religieux à moindre coût. Et ce petit bijou caché, construit en 1891 et rénové après un incendie en 1978, brille autant que sa consoeur .

« C'est impossible de se retrouver dans cet endroit et de ne pas être touché d'une manière ou d'une autre », dit Charles Ormsby, qui a mis la bague au doigt à Andrée Giraldeau il y a neuf ans. Signe que la beauté des lieux ne se dément pas.

« Je me souviens d'avoir été marquée par la chapelle vide, de voir à quel point elle est belle, et d'imaginer ce lieu sacré rempli par tous les gens que j'aime. »

- Andrée Giraldeau

Les fiancés unissent leurs destinées dans un décor néogothique, magnifié par les boiseries et un majestueux retable fait de bronze. « Au fur et à mesure que je m'y rendais, je m'appropriais l'endroit, témoigne Carl Beauregard, qui a épousé son amour de jeunesse, Andréa Gattuso, l'été dernier. L'étincelle et l'effervescence grandissaient de plus en plus. »

Mais au-delà de la parure, c'est la localisation idéale, au coeur du Vieux-Montréal, qui a conquis les époux. « La messe, les photos, les célébrations : tout peut se dérouler à la même place », fait valoir Andréa Gattuso. Elle qualifie l'expérience de « mariage clés en main » rigoureusement épaulé par l'institution. « Nous offrons un accompagnement personnalisé qui fait toute la différence », souligne M. Castellanos.

En effet, bien que le prix soit plus élevé qu'ailleurs, il comprend néanmoins quelques exclusivités : un tapis rouge, des fleurs artificielles, un organiste et un chantre. « Tu n'as pas besoin de décorer la chapelle, elle est naturellement belle  ! », fait remarquer Sara Gloutnay.

En revanche, les couples doivent quelque peu s'armer de patience. Comme la liste d'attente s'élève à un an et demi, les mariages réservés d'ici au 1er octobre cette année ne pourront être célébrés qu'en 2020.

Un souvenir symbolique

Ainsi, à l'ère où les églises sont converties en condos et en bureaux, la reine de la place d'Armes continue de briller pour les amoureux et de léguer un peu de son histoire.

« Il y a une reconnaissance de l'importance des lieux et ça renforce l'engagement que tu portes. Tous les mots que tu prononces et tout ce qui se passe dans la messe ont un caractère symbolique. »

- Charles Ormsby

Comme quoi la magnificence de la basilique Notre-Dame et de sa chapelle accentue bel et bien les émotions, qui se présentent aussi souvent que dans trois mariages par jour, tous les samedis. « En plus d'être un emblème de Montréal, c'est un lieu identitaire et historique à découvrir  ! », dit le curé Miguel Castellanos.

Ainsi, il n'est pas étonnant que l'édifice patrimonial soit aussi convoité par les futurs époux provenant de l'étranger. Par chance, les Québécois ont la priorité !

PHOTO archives LA PRESSE

Le 17 décembre 1994, René Angélil et Céline Dion se sont mariés à la basilique Notre-Dame.

CINQ ÉGLISES SPLENDIDES EN RÉGION

Thetford Mines: église Saint-Alphonse

Érigée en 1907, l'église Saint-Alphonse est la plus grande église du diocèse de Québec. Dotée d'un style néo-roman, elle impressionne par son maître-autel de 32 pi, ses nombreuses statues et ses tableaux datant du XXe siècle.

Photo fournie par Paul Demers

Îles-de-la-Madeleine: église Saint-Pierre- de-La Vernière

Fière représentante du patrimoine madelinot et au deuxième rang des plus grandes églises en Amérique du Nord, l'église Saint-Pierre-de-La Vernière accueille habitants et vacanciers dans sa construction en bois de naufrage, qui a d'ailleurs été frappée plusieurs fois par la foudre depuis 1876.

Photo fournie par Jean-François Bergeron

Côte-Nord: église Rivière-au-Tonnerre

Environ 300 bénévoles ont mis la main à la pâte au début du XXe siècle pour construire cette église au style normand unique à la région. Véritable chef-d'oeuvre artisanal, ses motifs intérieurs ont été sculptés au couteau de poche.

Photo fournie par Éric Marchand

Beauce: église Saint-Georges

Si l'extérieur de l'église Saint-Georges semble tout à fait normal, c'est qu'il faut franchir ses portes pour découvrir ses trésors, notamment ses somptueuses boiseries recouvertes de feuilles d'or.

Photo fournie par Destination Beauce

Gaspésie: église de Bonaventure

L'église de Bonaventure, qui est classée site patrimonial, se distingue par sa façade qui donne sur la baie des Chaleurs, son allure de cathédrale et son clocher, considéré comme un point de repère par la communauté.

Photo fournie par Tourisme Gaspésie