Un enfant japonais sur six vit sous le seuil de pauvreté, l'un des taux les plus élevés parmi les pays développés, selon une étude du ministère des Affaires sociales.

D'après cette enquête réalisée tous les trois ans, 16,3% des jeunes Nippons (0-17 ans) résidaient en 2012 dans un foyer disposant de moins de la moitié du revenu médian annuel, soit moins de 1,22 million de yens (12 947$), par personne.

Il s'agit du taux le plus élevé enregistré depuis le lancement de ces études en 1985. Lors de la précédente publication, il était de 15,7% (2009).

Pour la première fois, il dépasse le taux de pauvreté de l'ensemble de la population, qui s'est établi à 16,1% (16% auparavant).

Cela ne signifie toutefois pas que ces enfants vivent dans l'indigence, ce critère de définition de la pauvreté mesurant surtout l'inégalité dans la société.

Les familles monoparentales (moins d'un million au Japon) sont particulièrement touchées, plus de la moitié se situant au-dessous du seuil de pauvreté.

Ces foyers gagnaient en moyenne 2,4 millions de yens (25 894$) en 2012, soit moins de la moitié du revenu moyen national, estimé à 5,3 millions de yens (57 024$, en recul de 2%).

Le ministère attribue la hausse de la pauvreté infantile au «déclin des revenus des foyers avec enfants dans une économie alors encore en proie à la déflation». Le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe a fait de la lutte contre ce phénomène pernicieux, qui affecte le pays depuis une quinzaine d'années, sa priorité.

Mais il faudra aussi des mesures spécifiques, notent des observateurs. Interrogé par l'AFP, Masato Hirayu, un militant du groupe «End child civil poverty in Japan», a déploré cette situation, estimant qu'elle était «la conséquence de l'inertie du gouvernement».

Le taux de pauvreté moyen s'élève à 11% (13% pour les enfants) dans les 34 pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le Japon fait donc figure de mauvais élève, affichant le sixième taux le plus élevé après le Mexique, Israël, le Chili, les États-Unis et la Turquie.

Selon l'OCDE, les inégalités se sont fortement creusées dans la société japonaise depuis le milieu des années 1980.