Alors que les droits des LGBT semblent acquis au Québec bien plus qu'ailleurs, certains ont tenu à souligner samedi, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, que la bataille n'est pas tout à fait gagnée.

« Les avancées légales ont beaucoup aidé la cause LGBT, mais il faut veiller à sensibiliser les gens dans les milieux de travail, en particulier en région où les membres de la communauté peuvent se sentir très isolés », a soutenu le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie, lors d'un entretien téléphonique avec La Presse.

Même s'il reconnaît que le Québec est « un village gaulois quand on regarde ce qui se passe en Russie, en Afrique ou même en France par rapport au mariage gai », M. Lortie souligne que la situation est encore fragile dans certains milieux où les gais, lesbiennes et transsexuels doivent choisir entre mener une vie secrète ou s'exiler dans de grandes villes comme Montréal ou Québec.

Les propos virulents qui ont circulé sur les réseaux sociaux en réaction à la campagne du gouvernement du Québec contre l'homophobie, en mars 2013, sont un autre exemple, selon lui, que « rien n'est acquis » et qu'il faut encore lutter contre l'intolérance.

Manon Massé, députée de Québec solidaire dans la circonscription de Sainte-Marie - Saint-Jacques, abonde dans le même sens. « Même en 2014, cette journée est importante et incontournable parce qu'il y a encore du travail à faire pour lutter non seulement contre l'homophobie, mais aussi contre la lesbophobie et la transphobie », a-t-elle déclaré à La Presse.

La députée solidaire espère que le Parti libéral donnera suite au Plan d'action gouvernemental de lutte contre l'homophobie et entend discuter « dès la semaine prochaine » avec le ministre de l'Éducation de la réintroduction des cours d'éducation sexuelle au primaire et au secondaire, retirés en 2003.

« Le retour de cette formation dans le curriculum permettrait aux enfants d'aborder la sexualité de façon saine et de discuter des questions d'orientation sexuelle pour leur permettre de comprendre qu'au fond, ils sont comme les autres », a-t-elle ajouté.

17 mai

La date du 17 mai a été choisie en 2003 pour rappeler la décision prise le 17 mai 1990 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de retirer l'homosexualité de la Classification internationale des maladies.