La forte augmentation des salaires dans les trois provinces canadiennes produisant du pétrole (Alberta, Saskatchewan et Terre-Neuve) a contribué à une diminution des inscriptions des étudiants dans les universités, indique une étude publiée lundi par l'institut de la statistique du Canada.

«Les salaires horaires réels moyens des hommes âgés de 17 à 24 ans vivant dans les provinces productrices de pétrole (...) ont augmenté de 21%, soit plus de cinq fois la hausse de 4% observée dans les autres provinces» entre 2001 et 2008, selon l'étude de Statistique Canada menée sur la période de l'explosion de la production pétrolière canadienne.

Cette forte croissance des salaires dans ces provinces «a eu un double effet sur les décisions des jeunes hommes en matière d'emploi». Elle a contribué d'une part «au fléchissement des taux d'inscription à temps plein» à l'université, mais en même temps les jeunes qui ont abandonné l'école trouvent davantage d'emplois dans ces régions.

Ainsi, en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve, «les taux d'emploi des hommes âgés de 17 à 24 ans ont augmenté de cinq à six points de pourcentage entre 2001 et 2008», tandis que dans les sept autres provinces du pays qui ne produisent pas de pétrole, ils n'augmentaient que de deux points.

En parallèle à l'augmentation des salaires dans ces trois provinces, les inscriptions des lycéens ou étudiants masculins ont eu «tendance à fléchir». En Alberta, le pourcentage de jeunes hommes inscrits en lycée ou à l'université a diminué de 44% à 37% entre 2001 et 2008.

À l'inverse, dans les provinces non productrices de pétrole, le pourcentage de jeunes universitaires est passé de 20% à 24% sur la même période.

De plus, en Alberta, province assise sur la troisième réserve de pétrole de la planète, «la part des jeunes hommes qui ne sont ni étudiants ni employés a diminué de trois points de pourcentage, tandis que dans les provinces non productrices de pétrole cette part a fléchi d'un point».