Femme de peu de mots mais de grands gestes, Phoebe Greenberg est autant une mécène des arts qu'une bâtisseuse du XXIe siècle. Contrairement à Phyllis Lambert avec laquelle on la compare souvent, elle n'est pas née à Montréal, mais à Ottawa, a passé de nombreuses années en Europe avant de rentrer au pays à la mort de son père Irving Greenberg, un homme de gauche qui a fait fortune dans l'immobilier.

En s'établissant à Montréal, Phoebe Greenberg ne songeait pas à devenir mécène ni philanthrope. Elle l'est devenue par la force des choses en rénovant un édifice du Vieux-Montréal pour en faire DHC/Art, espace d'art contemporain consacré aux grosses pointures internationales qui n'auraient probablement jamais été exposées à Montréal autrement.

Parallèlement, la mécène aux longs cheveux d'ébène a jeté son dévolu sur un immeuble de la rue Saint-Pierre qui, à la fin de longs et coûteux travaux, est devenu l'extraordinaire Centre Phi, lieu de production et de diffusion des arts numériques à la fine pointe de la technologie, en voie de devenir un incontournable de la création numérique et un phare pour le Montréal de demain. Pourtant, en achetant cet édifice abandonné, Phoebe Greenberg n'avait pas de projet précis, seulement quelques idées floues.

Autant dire que chez cette femme visionnaire, les idées floues se muent souvent en résultats fulgurants.