Les photos de noces sont encadrées, les cadeaux ont trouvé leur place dans le cottage de l'île d'Anglesey, le chapeau de Béatrice a trouvé preneur sur eBay et le mariage de l'année est immortalisé à jamais sur les assiettes commémoratives. Alors que Catherine, duchesse de Cambridge, et son prince William se préparent à traverser l'Atlantique et à fouler le sol canadien, une question cruciale s'impose: la lune de miel durera-t-elle entre le jeune couple royal et les observateurs de la monarchie 2.0?

Elaine Lui, journaliste pour le magazine à potins eTalk sur CTV et créatrice du site Lainey Gossip, scrutera les moindres faits et gestes de Kate et William pendant leur visite canadienne. Reconnue pour ses commentaires truculents et pas toujours flatteurs, cette potineuse professionnelle s'est fait une réputation dans le circuit des TMZ, Perez Hilton et compagnie, grâce à ses observations aussi justes qu'impitoyables sur les célébrités contemporaines.

Lainey, au contraire de certains chasseurs de potins qui préfèrent concentrer leur attention sur les allées et venues de Pippa ou les frasques d'Harry, est convaincue que Kate et William sauront alimenter les rédacteurs de chroniques mondaines. Mettant en veilleuse son cynisme, elle a adoré suivre le conte de fées que Buckingham a orchestré.

«Ils sont une excellente matière à potins!», s'enthousiasme Elaine Lui, jointe au téléphone à Toronto, où elle se prépare pour le tourbillon médiatique de la visite royale.

«Bien sûr, ils ne sont pas aussi délinquants que le prince Harry. Ils se comportent de manière impeccable et comprennent bien leur fonction.»

On a beau vouloir réinventer la monarchie et faire oublier les catastrophes du passé, certaines choses ne changeront jamais. Elaine Lui note que, à l'instar de la défunte Diana, Kate est scrutée pour sa taille de guêpe. «Elle semble avoir perdu du poids», note Lui, qui prédit toutefois que la nouvelle femme de William est mieux outillée pour composer avec la pression. En revanche, cette spécialiste des potins doute que l'avenir de la duchesse de Cambridge soit parfumé de scandales. Pas de clichés compromettants à la Fergie à se mettre sous la dent ou de rumeurs de liaisons avec des membres du personnel, à la Lady Di et compagnie.

«Elle a sans doute des secrets qui restent à découvrir», concède Elaine Lui, qui nous informe que la nouvelle princesse camoufle à ses sujets un petit défaut assez mal vu: elle fume la cigarette. «Dans les cercles de potins, tout le monde sait que Kate fume pour composer avec le stress.»

Marketing royal

On sait qu'au moment où elle est apparue au monde entier dans sa robe Sarah Burton pour Alexander McQueen, des dessinateurs du monde entier se sont précipités sur leur planche à dessin pour copier la tenue nuptiale royale. Au Québec, où la ferveur monarchique est nettement moins forte qu'ailleurs au pays, on peut aussi retrouver des robes d'inspiration Kate (et Pippa) au Château, qui lance cette semaine deux modèles inspirés du mariage royal.

Les toilettes offertes par Le Château ne portent pas les noms de Kate et Pippa, mais s'inspirent manifestement du mariage de l'année. «Nous ciblons la cliente qui magasine chez nous, ainsi que toutes les femmes à la recherche d'une robe inspirée du mariage royal. Nous croyons qu'en offrant à nos clientes des options de longueurs et de couleurs, nous attirerons tous les âges, puisque le style est intemporel chez Le Château», indique Courtenay Fishman, directrice de création de la bannière.

Kate Middleton, au contraire de Diana qui aimait sortir en Yves Saint Laurent et en Valentino, se présente dans les fonctions officielles dans des styles plus jeunes (et moins exclusifs). Lors d'un dîner avec les Obama, Kate portait une robe Reiss évaluée à 340$. Au moment de la publication des photos de Kate discutant avec Michelle Obama, le site de Reiss a été inondé de commandes et est même tombé en panne à deux reprises.

Page Facebook, blogues et, prochainement, une visite canadienne mettant en valeur leur jeunesse et leur dynamisme: Kate et William réussiront-ils à dépoussiérer la monarchie sans scandales ni faux pas?

Selon Elaine Lui, cette stratégie se manifeste jusque dans le choix des célébrités - Elton John, David et Victoria Beckhamet compagnie- avec lesquelles le jeune couple socialise. «En frayant avec de telles personnalités associées à un «branding british», il est clair que le prince veut que la monarchie soit vue comme cool», estime Lui.

Il reste à voir si leur rencontre avec les jeunes chefs de l'ITHQ et leur visite à Sainte-Justine, pendant leurs 24 heures à Montréal, redoreront leur blason auprès des jeunes Québécois.

Si, dans six mois, on trouve les tenues nuptiales à la Kate dans la section «solde» du Château, on aura un peu la réponse...