Andréanne Paquet travaille pour la Fondation de la tolérance. Son emploi l'a amenée à côtoyer de près l'islamophobie. Ce qu'elle a vu - et surtout entendu - l'a tellement inquiétée qu'elle a décidé de monter, avec le photographe Éric Piché, le projet Ce qui nous voile.

L'idée était simple: combattre les préjugés en immortalisant et en interviewant 50 musulmanes qui portent le hijab. Pourquoi le hijab? «Parce que c'est le signe islamique le plus visible et que les gens l'associent à tort à l'invasion de cette religion dans l'espace public», explique Mme Paquet.

Agacée par l'image de soumission trop souvent entretenue par les médias, Mme Paquet voulait aussi montrer le visage plus moderne de la femme voilée, avec des Montréalaises «bien dans leur peau, habillées à l'occidentale et intégrées à la société» qui n'ont rien à voir avec des Afghanes en burqa. En d'autres mots, dit-elle, «je voulais briser les stéréotypes». Elle a trouvé la plupart de ses sujets grâce à Facebook.

Plusieurs de ces femmes se sont d'abord montrées timides mais ont fini par baisser la garde. «Je crois qu'elles étaient contentes que l'idée vienne de deux non-musulmans», dit Mme Paquet. Ce qui nous voile est un projet en évolution. Mais le premier chapitre sera présenté demain soir, en présence de ces «mannequins d'un jour» qui répondront aux questions.

Si vous voulez lever leur voile (théoriquement, s'entend), ça se passe de 17h à 19h au Centre des loisirs Saint-Laurent, 1375, rue Grenet, à Saint-Laurent (métro Côte-Vertu).