Pierre Plante, président de l'Association des art-thérapeutes du Québec (AATQ), parle de l'art-thérapie comme d'une science qui propose des solutions réelles à la souffrance humaine, qui offre des possibilités de guérison, qui explore la créativité comme mode évolutif.

C'est aussi un domaine où les recherches sont nombreuses tant au Canada qu'aux États-Unis ou en Europe. Depuis 30 ans, l'art-thérapie n'a cessé de faire des avancées importantes dans la compréhension de l'être humain et des voies thérapeutiques possibles. Pour sa part, l'AATQ a pour but de protéger le public, d'assurer la formation continue des art-thérapeutes, de veiller au respect du code d'éthique et à la reconnaissance du titre.

L'art-thérapie est pratiquée auprès des enfants, des personnes atteintes d'un handicap physique ou mental, des gens âgés ou en soins palliatifs, des personnes souffrantes. Le médium de création, ses textures, même son odeur - et bien d'autres facteurs - entrent en ligne de compte quand vient le temps de créer un contact rassurant avec l'autre. «À titre d'art-thérapeute et de psychothérapeute, lors d'une première rencontre avec un enfant hyperactif, il ne me viendrait pas à l'esprit de lui offrir une panoplie de moyens pour s'exprimer - peinture, craies, terre ou autres, explique M. Plante. Ça pourrait être désastreux et dans tous les sens!» Il n'y a pas que les arts visuels qui peuvent servir d'outils à l'évolution d'une personne. La musique, le théâtre, l'écriture, la danse font également partie des moyens utilisés par les psychothérapeutes.

Quand la psychologie rencontre l'art

Selon Josée Leclerc, directrice du programme de maîtrise en art-thérapie de l'Université Concordia, «la sélection des candidats est très rigoureuse et les préalables en arts visuels et en psychologie sont essentiels. Chaque année, nous acceptons entre 12 et 14 étudiants, après de nombreux tests et plusieurs rencontres d'évaluation». La maîtrise en thérapie par les arts vise à former des professionnels qualifiés dans l'utilisation des arts visuels à des fins psychothérapeutiques ainsi que dans la recherche relative à ce champ d'expertise. L'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) propose également un programme de deuxième cycle en art-thérapie.

À leur sortie de l'université, ces professionnels de la santé mentale peuvent être appelés à travailler dans les grands hôpitaux, les CLSC, les organismes communautaires. Plusieurs ont plus d'un emploi. Cependant, Josée Leclerc et Pierre Plante sont unanimes: «La tradition des milieux hospitaliers anglophones est actuellement plus propice à la pratique de l'art-thérapie que du côté des hôpitaux francophones.»

La loi 21

Au Québec, un comité composé de divers représentants de la santé et du travail social étudie actuellement le contenu et la formulation de la loi 21, qui, à long terme, protégera mieux le droit de pratique en renforçant peut-être davantage la formation des art-thérapeutes. Cette loi devrait également reconnaître l'utilité de l'art-thérapie dans les milieux de la santé, au sein d'équipes multidisciplinaires. Le contenu exact de cette nouvelle loi ainsi que la date de son entrée en vigueur devraient être connus au printemps 2011.

Info: www.aatq.org