Une école allemande exhorte ses élèves à mastiquer de la gomme dans la cour comme en classe, parce qu'elle estime que la pâte à mâcher stimule les neurones et favorise la concentration.

«Nous testons ce système depuis deux ans. Personne n'est obligé de mastiquer, mais cela aide les enfants à se concentrer et leur ôte du stress, notamment pendant les épreuves écrites», a dit mercredi à l'AFP le directeur de l'école primaire de Volkenschwand en Bavière (sud), Hans Dasch, 61 ans.

«La condition élémentaire de l'apprentissage dans la joie est que les enfants viennent à l'école sans appréhension et s'y sentent bien. L'environnement doit être conçu en conséquence», selon cet homme qui dirige depuis cinq ans cette école publique accueillant 70 élèves âgés de 6 à 10 ans.

Ce projet soutenu par les autorités régionales fait suite aux conclusions de certaines études scientifiques selon lesquelles «mâcher de la gomme stimule l'activité du cerveau et peut ainsi aider à augmenter le niveau d'attention et la capacité de concentration», selon l'école.

En outre, plaide le directeur, mâcher de la gomme sans sucre contribue à améliorer l'hygiène bucco-dentaire -- «en particulier après les repas, quand on n'a pas de brosse à dent sous la main». Et peu importe l'aérophagie ou les aigreurs avancées par les détracteurs du projet...

Pour que la mastication collective reste toutefois civilisée, «deux règles strictes» ont été instaurées, explique M. Dasch: mâcher la bouche fermée et jeter proprement la gomme, emballée dans du papier.

De petits présentoirs rappelant ce B-A-BA et ornés de petites poubelles ont été installés dans les classes. Les élèves les ont décorés en abeilles, coccinelles et autres mille-pattes.

«Tous les enfants respectent les règles. Personne ne fait des bulles. Les enfants mâchent de manière très disciplinée. Et personne ne colle sa gomme sous les bancs», assure Hans Dasch. Certains professeurs mâchent aussi, «et moi avec», dit-il en riant. Et à l'en croire, du côté des parents d'élèves, «personne n'a opposé de résistance».