Pascal Colpron, 37 ans, bédéiste et père de deux enfants (3 ans, 3 mois).

> Oui, le père de Mon petit nombril, son blogue en ligne depuis janvier 2008, c'est lui. Tout craché.

> La bande dessinée, c'est sa façon à lui de communiquer.

> Il lit les blogues American Elf, Manu Larcenet et Les petits riens de Lewis Trondheim, trois blogues de bandes dessinées. Et il est aussi accro aux commentaires du blogue de Patrick Lagacé.

 

Pascal Colpron a travaillé 10 ans en animation 3D. Et puis, un jour, il a tout plaqué. Objectif? Se lancer à fond dans ses projets. Sa création. Ses rêves à lui. D'où le titre de son blogue: Mon petit nombril. «Mon blogue, c'est ça. C'est l'histoire d'un gars qui se centre sur lui-même, résume-t-il. Dans ma BD, je parle de moi. Et il y a une part de nombrilisme.»

Il parle de lui, bien sûr, mais surtout de la difficulté de faire de la création quand on a un jeune bébé, qu'on dort à peine et qu'on carbure au café. Il parle aussi de sa conjointe, de leur relation, de sa petite qu'il amène au parc ou qui mange comme un cochon. En quelques traits, son quotidien, si personnel, prend des allures universelles. Et tous les parents peuvent se retrouver dans ses blagues, même si elles sont pleines d'exagérations. «Je pousse un peu la chute pour faire un gag, mais je dirais qu'à 95%, c'est vrai.»

Il faut dire que Pascal Colpron ne manque pas d'inspiration. Il a choisi de se lancer dans la création pendant le premier congé de maternité de sa conjointe. Quand elle est retournée travailler, c'est lui qui est resté à la maison. «Pour passer du temps avec mon enfant, la voir grandir», dit-il. Son défi? S'astreindre à produire une planche, quotidiennement. «Je travaille pendant les siestes et après le coucher. Travailler sous pression, c'est bon, dit-il. La pression donne des ailes. Sinon, je procrastine.»

Et puis est arrivé un deuxième enfant. Une autre source d'inspiration pour son blogue.

S'il dessine ces jours-ci sa vie de famille, c'est donc avant tout une question de contexte. «Mon sujet, pour l'instant, c'est ça, mais je ne voudrais pas être confiné à ça!» Son dada, c'est avant tout la communication. Les relations interpersonnelles. Et, bien sûr, l'autodérision et la dédramatisation. «C'est tellement dramatique, parfois, être parent. C'est une épreuve. Se réveiller aux petites heures, c'est éprouvant, dit-il. Cela fait ressortir le meilleur et le pire des gens. Et les lecteurs sont contents de voir qu'ils ne sont pas seuls dans cette situation.» Et surtout qu'ils peuvent en rire, allègrement...

Mon petit nombril: monpetitnombril.wordpress.com. Un premier recueil des meilleures planches a été publié aux éditions La pastèque, en 2009.