Nous voici à l'ère d'eBay, de Kijiji, d'Etsy et des «vide-dressings». Des outils virtuels modernes pour trouver du vieux beau, bon, pas cher. Et pourtant, la popularité des bazars, marchés aux puces et ventes-débarras ne se dément pas. Nous avons parlé à trois maniaques de ce type de magasinage, qui nous expliquent le pourquoi et le comment de leur passion.

Christine Doyon, mannequin et diplômée en cinéma, de même que ses amis Jean-François Beaudoin-Gagnon et Isabelle Darveau sont de si grands amateurs de la «vente de garage» qu'ils ont mis sur pied le site ventedegaragemontreal.com, un outil fort intéressant pour savoir où fouiner afin de faire de bonnes affaires.

 

Christine a eu la piqûre à un tout jeune âge. Sa grand-mère organisait des bazars d'église à Longueuil. Mais lorsqu'elle est arrivée dans la métropole, la jeune femme ne savait trop par où commencer pour profiter des aubaines qu'offrent les bric-à-brac urbains.

«Il y a quelque chose de super humain dans le contact qu'on a avec les gens, dans les ventes de garage. Souvent, on repart avec des objets, mais aussi avec quelques anecdotes les entourant, ce qui nous rend encore plus fiers de nos trouvailles et qui les rend vraiment uniques.»

La comédienne Salomé Corbo est une vraie de vraie chineuse. Elle s'est mariée dans une robe créée par une amie à partir de rideaux et de dentelle trouvés dans des braderies. Quatre-vingt-dix pour cent des meubles et objets qui se trouvent dans son chalet ont été trouvés dans des ventes-débarras.

«Ma mère adore trouver de vieilles choses. C'est un peu ma recherchiste. Pour ma part, je suis incapable de ne pas m'arrêter quand je vois une vente. Lorsque je vais à Québec, je prends volontairement le chemin du Roy, qui longe le fleuve. La dernière fois, j'ai acheté des fauteuils, des lampes et même un vieux panier à linge sale. Et maintenant, j'ai une amie qui va avoir un bébé. Je vais essayer de lui trouver un berceau en bois, quitte à le décaper et à le rafistoler moi-même», raconte la bricoleuse.

Petite, Salomé Corbo adorait organiser des ventes-débarras. Adulte, elle en a tenu quelques-unes pour financer des productions de théâtre. Sa dernière avait pour but de lui permettre de gagner assez de sous pour acheter une Shop-Vac pour son copain de l'époque!

Pour tous ces amateurs, l'aspect économique et écologique de la chose entre en ligne de compte. Il faut toutefois faire attention de ne pas tomber dans le piège de l'accumulation de «bébelles». «C'est facile de trouver des «gugusses» sympathiques avec lesquelles on se dit qu'on fera certainement quelque chose un jour. C'est la pire des choses. Dans ces cas-là, il faut les laisser sur la table», conseille la comédienne.

Thomas Bastien en sait aussi quelque chose. Lorsque le relationniste est arrivé de France, il y a un an et demi, il s'est découvert une passion pour les ventes-débarras, qui lui ont permis de décorer son appartement. Il a par exemple trouvé, pour une bouchée de pain, une magnifique table de couture Singer qui lui sert de table d'appoint.

Mais une fois son appartement meublé, il a continué à chercher des trésors dans les déchets des autres. «C'est devenu un peu compulsif. Je ne savais plus où mettre mes trouvailles. Lorsque des amis manifestaient un intérêt pour tel ou tel objet qui traînait dans la maison, je le leur donnais, carrément.»

Aujourd'hui, il arpente les avenues du Parc et Papineau une ou deux fois par mois, plutôt que deux ou trois fois par semaine, pour regarder, avant tout, ou pour agrandir sa banque de cadeaux potentiels!