Une chaîne britannique de magasins de vêtements à bas prix a retiré mercredi de ses rayons un maillot de bain pour fillettes dont le haut était rembourré, à la suite de vives critiques d'associations et de responsables politiques dénonçant une «sexualisation» des enfants.

«Primark a pris note des inquiétudes ce matin concernant la vente de certains hauts de bikinis pour filles, une gamme vendue en relativement petites quantités», a déclaré un porte-parole de la chaîne qui a présenté des excuses.«La société a interrompu la vente de cette gamme de produits avec effet immédiat», a-t-il ajouté, précisant que «tous les revenus» générés par les ventes déjà réalisées seront versés à une association caritative de protection de l'enfance.

Shy Keenan, cofondatrice de l'organisation The Phoenix Chief Advocates qui vient en aide aux victimes de pédophiles, avait lancé un peu plus tôt un appel au boycottage de Primark jusqu'au retrait de la vente du vêtement incriminé.

«En tant que défenseurs de victimes, nous savons pourquoi on ne devrait jamais sexualiser les enfants ou participer à la banalisation de la sexualisation des enfants», avait-elle expliqué.

«Ils apprennent à paraître sexy comme les adultes mais personne ne leur apprend ce qu'il faut faire s'ils subissent une forte sollicitation de la part d'un adulte», avait-elle ajouté.

Après l'annonce du retrait, elle a déclaré: «Nous n'aurions pu espérer un meilleur résultat».

La décision de Primark a également été saluée par plusieurs organisations de protection de l'enfance ainsi que par le chef du principal parti d'opposition, le conservateur David Cameron.

«Les parents veulent protéger leurs enfants de la commercialisation et de la sexualisation qui peuvent s'immiscer dans notre société. Les entreprises doivent songer à leurs responsabilités», a-t-il déclaré, se disant «ravi» du retrait du bikini controversé.

Dans un entretien à la radio BBC London dans la matinée, il avait qualifié la commercialisation du maillot de bain de «honteuse».