Tupperware, le spécialiste de la boite hermétique, reste étanche à la crise: le site français du groupe américain, à Joué-les-Tours en Indre-et-Loire, où se concoctent les nouveaux modèles, affiche une santé enviable en ces temps de récession.

«Nous ne sommes pas impactés par la crise», assure Denis Gruet, le président directeur général de Tupperware France, dans un entretien avec l'AFP.

Le site d'Indre-et-Loire a vu son chiffre d'affaires atteindre 42 millions d'euros en 2009, en augmentation de 5%, pour la troisième année consécutive, ce qui lui a permis de conforter sa position au sein du groupe américain.

La recette du succès est simple, selon Denis Gruet: «Les gens, quel que soit l'achat, ont besoin à un moment d'échanges, de convivialité. Tupperware c'est tout ça avec en plus la qualité et la diversité des produits».

C'est dans la banlieue de Tours que sont imaginés, créés, fabriqués, les nouveaux produits distribués dans le monde entier, comme le «micro-vap», la vedette de la collection printemps 2010, qui permet la cuisson vapeur des légumes au micro-ondes.

«Joué est l'usine référence mondiale en matière de haute technologie: recherche et développement. On nous appelle dans le groupe, le pôle d'excellence, en raison de notre savoir-faire», se félicite Didier Billouët, le directeur général du site, d'une superficie de 44 000 m2.

L'usine emploie 387 personnes et fabrique 50 millions de pièces par an pour une gamme de 150 produits -boites, ustensiles, verres, plats pour fours, pour micro-ondes...

«Entre l'idée nouvelle et la production, il faut un an: le temps de recherche sur l'alliance de nouvelles matières, l'élaboration des références de coloration et les tests. Tout est réalisé sur place par nos équipes», explique Laurent Tabey, le responsable du développement des nouveaux produits.

Puis, les 42 machines de moulage - 200 000 euros l'unité - entrent en action. Le site de Joué sert également de centre européen pour le stockage et la livraison de pièces de rechange.

Depuis l'invention en 1945, du procédé de moulage par injection et du couvercle étanche breveté par l'ingénieur chimiste américain Earl Tupper, les bols de conservation commercialisés à l'origine ont bien évolués.

Les légendaires boites en polyéthylène qui avaient, à l'époque, révolutionné la vie de la ménagère, ont pris des formes et des couleurs différentes. «Car Tupperware ce n'est pas seulement des boites mais des éléments pour faire la cuisine», avec des produits supportant à la fois le four et le congélateur, souligne M. Gruet.

Le design est devenu un must, les vendeuses à domicile se sont transformées en «conseillères culinaires». Aux traditionnelles «réunions» de deux heures organisées à domicile, se sont ajoutés des ateliers «savoir-faire».

Environ 22 000 personnes dont 3 000 à temps complet, représentent la marque en France parmi lesquelles 3 à 5% d'hommes. Au début, la présence masculine a suscité des sourires «qui ont disparu devant les résultats de ces messieurs», selon la direction.

Le chiffre d'affaires de Tupperware France en 2009 s'est élevé à 183 millions d'euros contre 158,6 ME en 2008, soit une augmentation de 15%. Pour 2010, le groupe table sur 202 ME. Dans le monde, la marque a réalisé 1,3 milliard de dollars (700 millions d'euros) de chiffre d'affaires en 2008.