Vous trouvez que votre vie manque de sens, d'aventure, de piquant? Laissez-vous inspirer par les singuliers «personnages» de la série documentaire Hors série, diffusée à TV5 depuis mardi.

Créateur et producteur de cette série de 13 émissions, Jean-Simon Chartier souhaitait aller à la rencontre de gens intéressants, passionnés et authentiques. «Je me trouve un peu plate dans la vie!» lance-t-il en entrevue.

 

Décrocheur publicitaire, il a quitté le monde de la vente, non pas pour élever des moutons, comme Mathyas Lefebure (auteur du livre D'où viens-tu berger?), mais pour voyager, s'inspirer, découvrir d'autres manières de vivre.

Sa quête l'a, entre autres, mené au très éclaté Burning Man, festival tenu dans le désert du Nevada, où il a tourné un documentaire diffusé récemment à Canal D. «Il y avait une densité d'influences et d'inspirations incroyable, à Burning Man. Chez nous, au Québec, il existe aussi des groupes de marginaux qui partagent des idéaux, des valeurs, des modes de vie. Je voulais les faire connaître aux gens.»

Nommons quelques-uns de ces groupes: les rôlistes, les skaters, les nouveaux croyants, les nomades, les modificateurs corporels, les yogis, les gothiques, les tuners de voitures.

Le premier épisode de la série portait sur les «déchétariens», ces gens qui font leur épicerie dans les rebuts des supermarchés, fruiteries, boulangeries et autres postes de distribution de légumes. Les déchétariens (ou freegan en anglais, bien que ce terme dépasse la sphère alimentaire) ne font pas les poubelles par manque d'argent, mais par conviction. Lorsqu'on sait que 50% de la nourriture périssable des supermarchés se retrouve dans les poubelles, on comprend que certaines âmes plus sensibles et plus conscientisées s'en indignent.

L'équipe de tournage a vécu plusieurs expériences peu banales au cours de l'élaboration de la série. Pour l'épisode ayant pour thème les naturistes par exemple, le costume d'Ève était obligatoire. «La recherchiste a dû faire quelques appels pour trouver un preneur de son qui était prêt à se dévêtir pour la cause», raconte Jean-Simon Chartier.Bien qu'il soit débarqué dans le projet sur le tard, le comédien et auteur Stéphane Crête a complètement épousé le ton et l'esprit du projet Hors série. Il tient discrètement le rôle de liant et d'animateur.

«On m'a souvent proposé des projets de ce genre et je peux dire que, pour une fois, je me sens à la bonne place. Je suis syntonisé au bon poste. C'est cohérent dans mon cheminement», affirme l'artiste-glaneur, qui aime toujours explorer de nouveaux horizons.

«Je crois que ce genre de projet a pour effet de générer de la tolérance dans la population», poursuit-il.

Mais cette population sera-t-elle au rendez-vous, le mardi soir, à 22h30 (rediffusion le samedi, 16h, et le dimanche, 9h30)? Jean-Simon Chartier nous affirme que la case horaire convient tout à fait à ce type d'émission.

«Et même si on prêche pour des convertis, ce n'est pas grave, ajoute Stéphane Crête. Les convertis ont aussi besoin de se faire répéter les choses. Ça solidifie les fondations.»

Mais si vous êtes un de ces marginaux «légers» qui n'ont pas le câble à la maison? Sachez que Hors série a également un volet web que vous pouvez consulter au hors-serie.tv. Ici, on renverse le regard en partant des préjugés que les gens ont envers les groupes représentés dans la série.