Les jeunes adultes bien nantis, éduqués et branchés sur les nouvelles technologies sont plus susceptibles de prendre une cuite que les gens un peu plus âgés, plus pauvres et moins scolarisés, selon une nouvelle étude américaine.

Les chercheurs ont choisi le terme «cyber post-boomer» pour identifier ces gens âgés de 25 à 44 ans, bien scolarisés, férus de nouvelles technologies et comptant sur un revenu annuel moyen de plus de 79 000 $ US, dans le cadre de l'étude dont les résultats doivent être publiés en août dans le magazine Alcoholism: Clinical & Experimental Research.

Ces jeunes adultes vivent en banlieue des métropoles de la côte ouest et est des États-Unis.

Alors que les «cyber post-boomers» mènent la marche en ce qui à trait à la consommation risquée d'alcool, leurs autres habitudes de vie les placent par ailleurs parmi les segments de la population qui font le plus attention à leur santé, ayant de plus une consommation de tabac en deçà de la moyenne.

«Ils ont des vélos, achètent des aliments biologiques et font très attention à leur santé, mais ils s'adonnent à cette pratique destructrice de beuverie au moins deux fois par mois, ce qui est plutôt ironique selon nous», a affirmé Howard Moss, coauteur de l'étude et directeur adjoint pour la recherche clinique à l'Institut national sur l'alcoolisme et l'abus d'alcool.

L'Institut a analysé les résultats d'un sondage téléphonique mené par les Centres de contrôle des maladies (CDC) en 2004, les joignant à des données multiples compilées par une firme de marketing dans lesquelles figurent notamment la situation financière des ménages et les préférences musicales.

Ainsi, les chercheurs ont identifié 10 segments de population plus susceptibles de pratiquer une consommation d'alcool à risque.

Selon les résultats de l'étude, 12,4 pour cent des «cyber post-boomers» - plus de 314 000 personnes - ont indiqué prendre cinq consommations ou plus en une seule occasion au moins deux fois sur une période de 30 jours, ce qui représente le double de la moyenne nationale (6,1 pour cent). De plus, cinq des 10 segments de la «population à risque» concernent des jeunes adultes.

Le portrait est similaire au Canada, selon un sondage sur les dépendances réalisé en 2004. Les résultats indiquaient que les jeunes de 18 à 24 ans qui avait consommé de l'alcool dans la dernière année avaient le plus haut pourcentage en ce qui a trait à la consommation hebdomadaire lourde.

Néanmoins, contrairement aux conclusions de l'étude américaine, les universitaires et les biens nantis étaient moins susceptibles de s'adonner à la consommation d'alcool abusive.

Howard Moss a soutenu que les «cyber post-boomers» aux États-Unis pourraient continuer d'adopter ces mauvaises pratiques en vieillissant et que leurs revenus élevés leur permettaient de s'offrir de multiples consommations dans les bars et les discothèques.