Les défilés du carnaval de Rio commencent ce week-end avec leurs extravagances, leurs danseuses sexy et leurs rythmes entraînants. Mais au-delà de cette image, c'est une compétition très sérieuse qui enflamme un peuple tout entier.

Dimanche et lundi soir, chacune des douze écoles de samba aura 82 minutes précises pour tenter de remporter le titre de «championne du carnaval de Rio», considéré comme le plus grand spectacle du monde.

Dans l'apparent chaos des milliers de participants qui défilent sur le Sambodrome, une avenue de 700 mètres de long bordée de tribunes construite par l'architecte Oscar Niemeyer, les écoles seront évaluées avec minutie par un jury qui notera chaque détail, les thèmes, la musique ou la chorégraphie, bien plus que les beautés dénudées.

Cette année, les défilés maintiendront la tradition en célébrant la mer ou le Brésil multi-ethnique mais innoveront aussi en abordant des thèmes comme la préservation de l'environnement.

La compétition s'ouvrira dimanche soir avec l'école Imperio Serrano qui reprendra une histoire déjà exploitée en 1976 sur les mystères de la mer et les légendes des sirènes, chère aux habitants de Rio, une ville tournée vers l'océan.

Suivra Grande Rio, parrainée par seize entreprises françaises en cette année de la France au Brésil, qui présentera une série d'épisodes ayant rapproché les deux pays au cours des derniers siècles.

Une trentaine de danseuses de french cancan du cabaret parisien du Moulin Rouge apporteront une touche d'exotisme. «Elles ont préparé une chorégraphie spéciale à Paris mais avec une petite touche de samba», a indiqué à l'AFP Cahé Rodrigues, créateur du défilé.

Vila Isabel célébrera l'Opéra de Rio alors que Mocidade, rendra hommage aux écrivains Machado de Assis (1839-1908) et Guimaraes Rosa (1908-1967) en montrant la vie au Brésil à travers leurs oeuvres.

L'école bi-championne (en 2007 et 2008), la célèbre Beija-Flor, a parié cette année sur la relation de l'homme avec l'eau, et Unidos da Tijuca a choisi «L'odyssée de l'espace».

Le coup d'envoi de la seconde nuit des défilés lundi sera donné par Porta da Pedra. Suivront la vice-championne du carnaval 2008, Salgueiro, qui exaltera le tambour, un instrument fondamental dans la culture brésilienne et dans le carnaval.

Pour fêter ses 50 ans, Imperatriz Lepoldinense parlera de sa propre histoire, du quartier pauvre où elle a vu le jour. Portela a axé son spectacle sur l'amour en rappelant des idylles célèbres.

Fidèle à sa tradition patriote, Mangueira, la plus ancienne et la plus populaire des écoles de samba, célebrera le mélange des races au Brésil.

Viradouro, qui avait provoqué la polémique l'an dernier en voulant présenter un char sur l'Holocauste, s'est assagi avec un thème consensuel, la préservation de la nature.