Alors, comment avez-vous profité du changement d'heure? S'il faut en croire le dernier sondage sur la question, fidèles aux stéréotypes, les femmes pensaient surtout dormir, les hommes... faire l'amour. Mars et Venus, sortez de ce corps.

C'est du moins ce qui ressort d'un sondage, réalisé par Léger Marketing pour le compte du Conseil canadien pour un meilleur sommeil, auprès de 1670 adultes, entre le 7 et le 13 octobre dernier. La marge d'erreur est de 2,4points de pourcentage, 19 fois sur 20.

 

Interrogés sur la façon dont ils allaient profiter du changement d'heure, 44% des répondants ont affirmé «dormir», 44% «faire l'amour».

C'est en y regardant de plus près que les différences entre les sexes apparaissent. Ainsi, à l'échelle du pays, 55% des femmes ont dit penser «dormir» (contre 31% des hommes). Les hommes, quant à eux, ont répondu vouloir «faire l'amour» dans 57% des cas (contre 32% des femmes).

Alors, mensonge ou vérité? «Les hommes ont tendance à se conformer eux-mêmes dans leur image olé olé, commente Gilles Vachon, psychologue et conférencier. Mais je pense que les hommes ont autant besoin de sommeil que les femmes. Quand ils parlent de sexe, ils font les fanfarons.»

Hommes et femmes québécois semblent légèrement plus enclins à faire l'amour, à 52% (contre 34% qui préféreraient dormir), une différence toutefois peu significative statistiquement, croit le psychologue. Selon lui, nous souffrons tous, d'un océan à l'autre, d'un cruel manque de sommeil.

La preuve: plus de huit répondants sur 10 affirment que les habitudes de sommeil de leur partenaire les perturbent. Résultat: une personne sur trois dort (toujours ou parfois) dans un lit séparé, 20% déménagent à l'occasion sur le canapé.

«C'est ça qui me surprend le plus, enchaîne-t-il. La quantité de gens qui font chambre à part! C'est troublant. Cela ne contribue pas beaucoup à l'intimité d'un couple.»

Il faut dire que, pour beaucoup, une mauvaise nuit n'est pas franchement terrible pour l'intimité non plus: 73% des répondants affirment qu'une mauvaise nuit perturbe leur relation de couple, 51% sont alors moins intéressés à faire l'amour, 45% avouant même, faute d'une bonne nuit de sommeil, être désagréables avec leur partenaire.

À noter: les femmes ont tendance à considérer que ce sont elles qui font le plus attention au sommeil de l'autre (73% des femmes disent être les plus attentives, contre seulement 23% des hommes). «C'est intéressant. C'est un autre stéréotype qui se confirme.»

Réinventer la chambre à coucher

Mais pourquoi diable dormons-nous si mal? Le psychologue a sa petite idée sur la question. Selon lui, nous ne faisons pas suffisamment attention à notre chambre à coucher, censée servir, faut-il le rappeler, à deux choses: dormir et faire l'amour. Point barre. Alors exit les vélos stationnaires, écrans plats et autres babioles qui n'ont rien à faire là, ajoute-t-il. «Les chambres se sont transformées en immenses lofts, cela nuit au sommeil.»

Son conseil? S'instaurer une petite «routine» de couple avant d'aller au lit, «pour se retrouver, pas se chicaner». En un mot, se synchroniser, se coucher ensemble et jaser.

«Le sommeil est un grand négligé et il faut que ça change. Quand on dort mieux, on fait mieux l'amour, cela augmente la qualité de la vie et la durée de la vie de couple.»

Le hic, conclut-il avec ce énième cliché, «c'est qu'un homme, ça le détend de faire l'amour. Alors qu'une femme a besoin d'être détendue pour faire l'amour. C'est l'histoire de l'humanité. On ne réglera pas ça vous et moi aujourd'hui. Il faut en parler. Alors pourquoi ne pas consacrer cette petite heure dans l'année à en discuter?»

Sur ce, bonnes discussions!