Les Nord-Coréens ont perdu en moyenne 7,6 centimètres par rapport à leurs voisins de Corée du Sud au cours des 40 dernières années, et il semblerait que les Américains ne soient guère mieux lotis par rapport aux Européens du nord, selon un chercheur interrogé par l'AFP.

Le candidat républicain à la présidentielle américaine, John McCain, soulignait récemment que les Nord-Coréens avaient perdu des centimètres par rapport aux Sud-Coréens, et blâmait «le régime probablement le plus répressif et le plus brutal au monde» comme cause de leur infortune.

Pour Richard Steckel, professeur d'économie à l'université de l'Ohio, cette différence de taille intervenue depuis la séparation des deux Corées est effectivement à mettre au compte de la répression, des famines et de la sous-alimentation qu'ont connues les Nord-Coréens.

Mais, souligne-t-il, les Américains, qui, à l'époque de la Seconde guerre mondiale, étaient plus grands en moyenne que les Européens, sont aujourd'hui largement dépassés en taille par les Scandinaves et les Néerlandais.

Ce chercheur estime, comme M. McCain, que la taille d'un peuple est un bon indicateur de sa qualité de vie. «La taille mesure la nutrition», explique-t-il.

Mais aux États-Unis, où une personne sur quatre est obèse, la faim ne peut être mise en cause. Pour M. Stockel, «il est possible cependant que certains nutriments favorisant la santé soient absents de notre régime alimentaire, envahi par la malbouffe».

Il estime que l'éducation, mais aussi les soins prénataux et le suivi médical des nourrissons doivent être améliorés, car «les différences dans la taille apparaissent avant l'âge de trois ans».

Mais le stress semble aussi affecter la croissance, et si les Américains sont plus petits que beaucoup d'Européens, estime Richard Steckel, c'est peut-être parce qu'ils ont moins de vacances et de temps libre pour décompresser.