Des parents québécois veulent empêcher les mineurs d'avoir accès à la pornographie sur le web.

La députée libérale Rita de Santis a déposé une pétition, jeudi, à l'Assemblée nationale pour exiger notamment du gouvernement une vérification efficace de l'âge sur tous les sites web destinés aux adultes.

La pétition de 509 signataires a été déférée à la commission parlementaire sur la santé et les services sociaux, qui décidera si elle se penche sur cet enjeu par l'entremise de consultations ou par d'autres moyens.

Dans le libellé, les pétitionnaires soutiennent que, selon les estimations, 90% des garçons et 60% des filles visionnent de la pornographie en ligne avant l'âge de 18 ans.

Ils affirment aussi que l'âge moyen où les garçons découvrent la pornographie est de 12 ans. Ils déplorent aussi que la majorité du contenu à caractère sexuel présente des scènes montrant des actes de violence, de domination, d'avilissement et d'humiliation à l'encontre des femmes et des filles.

Les signataires de la pétition estiment que l'accès facile à du contenu sexuel est une question de santé publique et que d'exposer un enfant à du contenu à caractère sexuel violent constitue une forme de maltraitance.

Par conséquent, ils demandent au gouvernement une vérification efficace de l'âge sur tous les sites web destinés aux adultes, mais d'exiger également de tous les fournisseurs de services internet québécois de filtrer la pornographie par défaut et d'exiger du consommateur qu'il exprime son choix pour y accéder.

Ils demandent aussi une campagne de sensibilisation visant les enseignants, les professionnels de la santé et les parents pour dénoncer les méfaits de la pornographie.

En entrevue téléphonique avec La Presse canadienne jeudi après-midi, la députée de Bourassa-Sauvé a indiqué que ce sont des parents et des grands-parents préoccupés comme elle par ce problème qui l'ont approchée et c'est elle qui leur a suggéré de lancer une pétition.

«L'accès à la pornographie est très facile pour tout le monde, y compris les enfants, a-t-elle déploré. (Les initiateurs de la pétition) me disent que ça a une influence sur le comportement (des jeunes), leur perception, comment ils perçoivent les femmes, comment ils vont agir vis-à-vis l'autre.»

Mme de Santis a précisé que les pétitionnaires étaient en grande partie «très croyants, mais pas nécessairement catholiques, aussi des musulmans».

Elle n'est pas prête à dire que tout ce que réclament les signataires est possible, mais «c'est un sujet qui mérite d'être discuté», a-t-elle fait valoir.

La députée a aussi fait savoir qu'une pétition similaire avait été déposée à Ottawa, sans effet, mais qu'elle se réjouit que l'enjeu attire l'attention des médias à Québec.