On y raconte notre vie, on connaît tout de celle des autres, Facebook fait partie de notre quotidien jusqu'à s'immiscer dans notre vie de couple. 

On aime échanger avec des amis, retrouver de vieilles connaissances et parfois, au détour d'un clic, surgit une ancienne flamme du passé... On apprend que cette personne est célibataire et c'est là que commencent les ennuis. On devient « ami Facebook », on rattrape le temps perdu en s'écrivant quelques nouvelles, puis on clavarde en direct. A-t-on des idées déplacées? A-t-on l'impression d'être un infidèle virtuel alors que notre conjoint est dans la pièce d'à côté?

Anik Ferron, sexologue clinicienne et psychothérapeute est doctorante en psychologie à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Son sujet de recherche : Facebook et le fonctionnement conjugal. Elle a réalisé un sondage sur 958 personnes âgées de 18 à 65 ans. Ses résultats sont révélateurs : 47 % avouent être jaloux lorsque leur conjoint est sur Facebook, 49 % des femmes et 31,5 % des hommes surveillent le compte de leur conjoint. Pour 27 % des couples, Facebook est à l'origine de disputes. Le réseau social est responsable de l'infidélité au niveau émotionnel pour 31 % des répondants et sexuel pour 17 % d'entre eux. 

« Il y a des couples qui sont plus fragiles que d'autres, mais une chose est claire : Facebook ouvre la porte à la jalousie et cela crée un climat de méfiance. Ce qui est surprenant, c'est de voir à quel point des utilisateurs ont des comportements de séduction sur le réseau. La cyberinfidélité est un phénomène en pleine croissance. Il n'est pas rare que des utilisateurs se mettent à clavarder et à séduire sur Facebook. Des conversations érotiques ont lieu. Des échanges de stimulations sexuelles par la caméra web font également de plus en plus d'adeptes », explique Anik Ferron.

Les réseaux sociaux sont-ils en train de créer des tensions dans la vie des couples ? « Oui, la confiance mutuelle est remise en question et parfois, c'est un petit détail qui va provoquer une querelle », estime Anik Ferron.

Marie, 32 ans, est en couple depuis quelques mois. « J'ai rencontré mon copain grâce à Facebook alors je suis bien placée pour mesurer l'efficacité du réseau. Ça drague évidemment, et j'ai peur que mon copain, qui y passe beaucoup de temps, fasse d'autres connaissances. Je suis vexée, car il n'a pas changé son statut. Il est toujours célibataire sur son compte comme si notre relation n'était pas officielle et qu'il était encore disponible. » Ce genre de comportement agace, tout comme le nombre d'amis Facebook. « Il a plus de 500 amis... et accepte n'importe qui comme nouvel ami ! »