Une nouvelle étude, publiée en ligne dans la revue Archives of Sexual Behavior, rapporte que près d'un ado sur cinq a déjà envoyé une photo sexuellement explicite depuis son téléphone portable. La plupart d'entre eux n'ont aucune idée des conséquences potentielles de leur geste sur le plan psychologique, social ou juridique.

Chaque pays possède sa propre législation sur l'âge de consentement légal, mais dans de nombreux États aux États-Unis, les personnes - mineures ou non - qui envoient ou reçoivent des photos sexuellement explicites de mineur(e) peuvent tomber sous la coupe des lois concernant la possession ou la distribution d'images à caractère pédophile.

Dans le cadre de cette étude, Donald Strassberg et son équipe de l'University of Utah ont fait remplir un questionnaire à 606 élèves d'un lycée privé dans le Sud-Ouest des États-Unis pour les interroger sur leurs expériences en matière de sextos et pour évaluer leurs connaissances sur les risques auxquels ils s'exposent s'ils venaient à être repérés par les autorités.

Les chercheurs ont interrogé les adolescents sur ce qu'ils pensaient des photos sexuellement explicites envoyées par téléphone mobile, en leur demandant par exemple dans quels cas on pouvait considérer la pratique morale ou immorale.

Près de 20% des élèves (les plus jeunes étaient âgés de 14 ans) ont avoué avoir déjà envoyé une photo sexuellement explicite d'eux-mêmes avec leur téléphone portable, et près du double d'élèves ont rapporté en avoir déjà reçu.

Parmi les élèves qui ont reçu des photos de ce type, plus de 25% en ont par la suite transféré à un (ou des) tiers.

Le mois dernier, les autorités britanniques ont rapporté que les adolescentes sont soumises à une pression croissante de la part des garçons qui leur demandent d'envoyer par téléphone ou courriel des photos de ce type. La plupart d'entre elles finissent par trouver ça normal. Cette étude indique que plus d'un tiers des adolescents en Angleterre seraient concernés.

Comment intégrer les nouvelles technologies dans la discussion sur les fleurs et les abeilles? Le magazine Psychology Today recommande de parler avec ses enfants adolescents des conséquences néfastes des sextos et de bien définir la façon dont les téléphones et les ordinateurs doivent être employés en rédigeant un contrat d'utilisation signé par les deux partis. Vous pouvez aussi inscrire votre enfant à un cours spécialisé pour l'aider à se protéger des dangers d'internet.

Une autre méthode consiste à demander de but en blanc à votre enfant de partager avec vous les photos qu'il stocke sur son ordinateur ou sur son téléphone portable et de l'avertir qu'une fois mise en ligne, une photo reste pour toujours sur la toile, même si on la supprime de la mémoire de l'appareil.