Les parents d'adolescents ont plus d'influence qu'ils ne croient sur le comportement sexuel de ces derniers, selon une nouvelle étude québécoise. Les adolescents de 14-17 ans qui n'ont pas de discussions avec leurs parents à ce sujet sont deux fois plus actifs sexuellement que les autres.

«Les parents s'imaginent souvent qu'ils n'ont aucune influence sur leur adolescent», explique Jean-Yves Frappier, pédiatre à l'hôpital Sainte-Justine, qui présentait ses travaux la semaine dernière à la conférence de la Société canadienne de pédiatrie à Québec. «Au contraire, ils sont très écoutés. L'adolescent n'a peut-être pas l'air intéressé, il a l'air de vouloir être ailleurs quand son père ou sa mère lui parle, mais ça ne veut pas dire que ça entre par une oreille pour sortir par l'autre.»

Les adolescents étudiés par le Dr Frappier, qui ont répondu avec leur mère à un sondage par l'internet en 2005, étaient plus susceptibles de considérer leurs parents comme modèles de vie (45%) plutôt que leurs amis (32%) ou des célébrités (15%). Chez les adolescents n'ayant pas leurs parents comme modèles, 42% avaient déjà perdu leur virginité, comparativement à 25% du reste de l'échantillon. En moyenne, au Québec, 16% des adolescents ont des relations sexuelles avant l'âge de 15 ans et la moitié avant 18 ans, selon une étude de l'Institut national de santé publique.

Pourquoi n'avoir interrogé que les mères? «Parce que la plupart du temps, elles restent en contact avec les adolescents, même durant les crises, dit le Dr Frappier. Les pères, eux, abandonnent parfois la communication. Mais nos données le prouvent, la communication avec le père, particulièrement sur ses propres expériences et opinions sur la sexualité, l'amour, la contraception et les maladies transmises sexuellement, est particulièrement bénéfique pour les ados.»