Les personnes porteuses du virus responsable de l'herpès génital, mais n'ayant aucun symptôme ou lésions, présentent un risque élevé de transmission, selon une étude clinique américaine.

Les chercheurs ont comparé les taux de transmission potentielle du virus de l'herpès (herpès simplex virus ou HSV-2) chez des sujets présentant des symptômes de l'infection, à des personnes infectées mais sans aucun symptôme.

Les symptômes de l'herpès présents dans seulement 10% des cas sont des douleurs vives dans les zones infectées (partie génitales, cuisses et fesses) parfois accompagnées de fièvre, de maux de tête et de douleurs abdominales.

Les auteurs de l'étude ont suivi sur des périodes de deux mois pendant 16 ans (de mars 1992 à avril 2008) 498 personnes infectées. Ils ont analysé la fréquence des excrétions du virus à partir de sécrétions génitales.

Dans le groupe de sujets ayant des symptômes, le virus a été détecté durant 20% de la période d'observation. Chez ceux sans symptôme, ce taux n'était que de 10%, précisent les Dr Anna Wald et Fred Hutchinson de la faculté de médecine de l'Université de Washington (nord-ouest), principaux auteurs de l'étude.

Cela signifie que le virus est présent dans les parties génitales de ceux ayant des symptômes en moyenne un jour sur cinq, et un jour sur dix chez ceux sans symptômes, expliquent-ils.

Les sujets asymptomatiques infectés n'ont le plus souvent aucune idée de leur infection. Ils ignorent donc qu'ils sont susceptibles de transmettre le virus à leurs partenaires sexuels, soulignent ces médecins dont l'étude paraît dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 13 avril.

Plusieurs méthodes éprouvées existent pour réduire le risque de transmission, dont le préservatif ou l'application quotidienne d'une pommade microbicide.

Ces mesures sont toutefois peu suivies.

L'Organisation mondiale de la santé estime que 536 millions de personnes dans le monde sont infectées par l'herpès génital, une maladie douloureuse, très infectieuse et incurable pouvant être fatale aux nouveaux-nés.

Aux Etats-Unis, 16% des adultes sont infectés. Entre 10 et 25% d'entre elles ont des symptômes reconnaissables.