La vente de préservatifs de luxe utilisant l'origine «Condom», le nom d'une commune du Gers en France qui signifie aussi «capote» en anglais, a été interdite par la justice à la demande de la ville, a-t-on appris mercredi auprès de l'avocate du bourg gersois.

Le tribunal de grande instance de Bordeaux vient de rendre une ordonnance de référé interdisant «la poursuite de la vente de préservatifs sous la marque «The original condom from Condom, France» avec la mention «From Condom, France»», a précisé Me Caroline Lampre, conseil de la commune de 7 500 habitants.

«Force est de constater que l'usage du nom, de l'image et de la renommée de la commune de Condom, à son insu, à des fins strictement commerciales» constitue «un trouble manifestement illicite», écrit le juge des référés dans cette ordonnance dont l'AFP a pris connaissance.

Deux aristocrates, un prince du sang français, Charles-Emmanuel de Bourbon Parme, descendant de Louis XIV et le comte Gil de Bizemont, avaient fondé une entreprise, «The original Condom Company», commercialisant depuis 2009 ce préservatif de luxe à destination du marché américain.

Son siège social se situe à Condom, une simple adresse juridique selon la commune, tandis que les préservatifs sont fabriqués en Malaisie.

L'idée des entrepreneurs était d'apporter un «nouveau concept de préservatif, empli d'une certaine sophistication, d'un je ne sais quoi, la «french touch», afin de le mettre en valeur», d'après le site internet de leur société (www.theoriginalcondom.com). «Les préservatifs préservent de tout, les nôtres de la vulgarité», ajoute le site.

Le maire de la cité gersoise, Bernard Gallado, avait appris l'affaire incidemment par la presse en janvier.

La commune traversée par la Baïse, qui craignait également un projet d'implantation d'une boutique à Condom même, estime que cette appellation lui porte atteinte.

Elle a fait valoir que «condom» ne signifie pas «préservatif» en français, contrairement à ce qu'ont soutenu les défendeurs devant le tribunal, un «terme tant anglais que français désignant le préservatif masculin».

La commune a également intenté une action sur le fond devant le tribunal «pour obtenir l'annulation de la marque», a ajouté Me Caroline Lampre.