Une pilule pour doper le désir sexuel féminin, que le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim cherche à vendre aux Etats-Unis, n'a pas donné de résultats concluants dans deux essais cliniques, a indiqué mercredi l'autorité américaine des médicaments (FDA).

Boehringer Ingelheim espère obtenir le feu vert de la Food and Drug Administration pour commercialiser le flibanserin sur le marché américain. Mais ces espoirs paraissent désormais compromis.

Une analyse des deux essais cliniques publiée en ligne sur le site de l'agence fédérale de réglementation indique que ces derniers «ont échoué à démontrer statistiquement une amélioration significative (...) du désir sexuel» même si les participantes à ces études, ayant pris du flibanserin, ont fait part de relations sexuelles légèrement plus satisfaisantes que celles du groupe témoin avec un placebo.

«En conséquence, poursuit la FDA, aucune des deux études ne satisfait les critères de succès établissant l'efficacité du flibanserin pour traiter l'hypoactivité sexuelle chez les femmes».

De plus, la FDA a noté une augmentation d'effets secondaires comme la dépression et les étourdissements chez certaines femmes prenant du flibanserin.

La FDA doit entendre vendredi les avis et recommandations d'un comité consultatif d'experts indépendants sur l'innocuité et l'efficacité de cette petite pilule rose. L'agence de réglementation suit généralement les recommandations de ces comités même si elle n'y est pas tenue.

Boehringer Ingelhein propose le flibanserin pour traiter les femmes pré-ménopausées ayant un manque de désir sexuel, un marché que les firmes pharmaceutiques ciblent depuis le succès phénoménal auprès des hommes du Viagra, autorisé à la vente en 1998.

Le marché du «Viagra féminin» pourrait atteindre deux milliards de dollars, estiment certains analystes.

Selon plusieurs études médicales, au moins 40% des femmes souffriraient à différents degrés d'hypoactivité sexuelle.

Le flibanserin appartient à la famille des antidépresseurs et agit sur le niveau de sérotonine, une molécule qui joue un rôle dans le changement d'humeur.