Carrie Bradshaw et ses amies de Sex and the City ont été les premières à oser parler sexe sans gêne ni fausse modestie comme des hommes. Au moment où elles crèvent à nouveau le grand écran, voilà qu'arrive en librairie un livre sur un sujet connexe, abordé tout à fait autrement: No More Sex in the City. Un récit sinon inspirant (!), du moins drôlement provocant.

Hephzibah Anderson, jeune et jolie trentenaire, a décidé un beau matin qu'elle en avait assez. Assez des nuits sans lendemain, des rencontres d'un soir, et autres rendez-vous improvisés avec des inconnus qui ne songeaient qu'à son cul.

 

Pardonnez la vulgarité, mais autant appeler un chat un chat. «J'ai eu suffisamment d'aventures sans amour, alors je me suis dit: pourquoi pas essayer l'amour sans sexe?» s'est proposée l'auteure, journaliste anglaise, qui signe No More Sex in the City, publié ces jours-ci aux éditions Michel Lafon.

C'est en croisant par hasard un ex, son premier grand amour en fait, qu'elle a eu un choc. Était-ce possible? Depuis lui, personne ne lui avait dit: je t'aime. Pas une seule de ses nombreuses conquêtes. Pire. Le tout dernier à avoir couché dans son lit, alors qu'elle croyait enfin avoir trouvé «le bon», lui a même avoué l'inavouable: je ne t'aime pas.

C'en était trop. Cette éternelle romantique (et ne le sommes-nous pas toutes, s'interroge-t-elle tout au long du livre) venait de se rendre compte qu'elle avait jusque-là toujours confondu sexe et amour. «La connexion sexuelle m'empêchait de voir s'il y avait une vraie connexion émotionnelle», explique-t-elle en entrevue.

D'où son défi. L'objectif? Passer un an, 365 jours très exactement, sans sexe. Niet. Elle ne cesserait pas de sortir avec des garçons, ça non. Mais elle en resterait là. Bien sûr, elle s'accorderait quelques baisers, pourquoi pas des caresses, mais pas plus. Si vous voulez tout savoir, sa limite était très claire: pas de pénétration. Surtout, elle voulait redécouvrir les joies de la séduction, de l'attente, et de l'anticipation.

«Quand mon année a commencé, j'ai pris conscience à quel point nous, les femmes, vivons une pression énorme, poursuit-elle. Il faut qu'on soit sexy, qu'on se sente sexy, et qu'on ait des relations sexuelles tout le temps!» Tout, dit-elle, nous pousse en ce sens: la télé, les magazines, les publicités et, bien sûr, le cinéma. «Oui, des films comme Sex and the City (SATC) ont une influence énorme sur les femmes. On croit qu'on a gagné une certaine liberté sexuelle, mais finalement, pas tant que ça!»

Pourquoi? Parce que si on n'a pas une vie sexuelle épanouie et surtout libérée à la Samantha (la plantureuse femme d'expérience de SATC), on a l'impression de ne pas être à la hauteur.

Selon elle, les femmes ont peut-être poussé un peu trop loin la quête d'égalité. «Du coup, on nie nos différences. Or les femmes SONT différentes. Elles ont des besoins émotifs. La vraie égalité, ce n'est pas de nier ses émotions, il faut oser se comporter comme une femme, et non baiser comme un homme.»

Loin de renier les acquis («bénie soit la pilule») des femmes, l'auteure croit qu'il est temps de s'interroger. Elle propose rien de moins qu'une «deuxième révolution sexuelle»: «Si les filles peuvent parler tout haut de sexualité depuis SATC, tant mieux, dit-elle. Mais maintenant il faut se poser la question: est-ce que c'est vraiment ça qu'on veut? Ou est-ce qu'on aimerait davantage de sensualité?»

Bilan? Oui, Hephzibah Anderson a rencontré plusieurs hommes pendant cette année de chasteté: des hommes différents, souvent plus intéressants («Je pense que j'avais pour eux un côté intriguant»), mais elle est toujours célibataire. «Et c'est une bonne nouvelle, parce que ça veut dire que j'ai tiré des leçons de cette année!» dit-elle. Vrai une fin en «robe de mariée» aurait été sympa. «Mais dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça!»

No More Sex in the City, Hephzibah Anderson, Éditions Michel Lafon, 26,95$

 

Le livre No more sex in the city