Les produits alimentaires à base d'arachide, très répandus, pourront bientôt être consommés sans danger par les personnes allergiques à l'arachide grâce à la mise au point à Toulouse, en France, d'un procédé qui en extrait la plupart des éléments nocifs.

Ce procédé permet pour le moment «d'éliminer à 95% les protéines responsables de l'allergie», s'est félicité le Pr Annick Barre, responsable scientifique du projet au sein du laboratoire PharmaDev à l'université Paul Sabatier de Toulouse, contacté par téléphone.

Les arachides sont la deuxième cause d'allergie alimentaire avant l'âge de trois ans, et la première après trois ans. Produites par certaines protéines de l'arachide - utilisée dans de très nombreux plats cuisinés - elles sont particulièrement graves, provoquant un oedème du visage, un gonflement de la langue ou encore une baisse de la tension artérielle pouvant être mortelle.

Les protéines allergènes sont connues, mais elles sont enfermées dans un «corps protéique» difficile à forcer pour les atteindre et les éliminer. L'équipe de PharmaDev a réussi à briser cette coque en faisant subir à l'arachide différents traitements (température, haute pression...).

«Nous n'utilisons que des moyens mécaniques et des probiotiques», des micro-organismes vivants ajoutés comme compléments à certains produits alimentaires comme les yogourts, soit un traitement compatible avec l'alimentation», a souligné Mme Barre.

Pour ce faire, les arachides sont broyées et transformées en pâte utilisable pour fabriquer du beurre d'arachide ou entrer comme complément dans la composition de plats cuisinés.

«Nous sommes contents des résultats» des essais menés actuellement sur du sérum et des cellules, avant les tests sur l'homme, a indiqué Mme Barre, qui s'attend à éliminer jusqu'à près de 100% les éléments allergènes de ces arachides en améliorant ces procédés.

À noter que ces recherches sont menées en collaboration avec le groupe Soficor, dont la marque Menguy's est le numéro 2 des graines grillées salées en France.