Les amateurs de sucreries sont des personnes des plus agréables, selon une récente étude américaine. Le mécanisme qui agit serait le même qui rend plus agressives les personnes qui viennent de s'adonner à un jeu vidéo violent.

«Le lien est modéré, mais comparable à d'autres aspects de la personnalité qui rendent quelqu'un plus ou moins agréable», explique l'auteur principal de l'étude, Brian Meier, du collège Gettysburg, en Pennsylvanie, qui a publié son étude dans le Journal de la personnalité et de la psychologie sociale. «Il se pourrait que, dès l'enfance, les moments où l'on mange des aliments sucrés soient associés à des sentiments agréables. Ou il pourrait s'agir d'un phénomène propre aux langues qui utilisent des mots «sucrés» pour décrire la gentillesse et l'affabilité, comme l'anglais avec «sweetness», par exemple.»

Le psychologue américain a eu l'idée de cette étude pour tester une nouvelle théorie linguistique. «On pense que les métaphores ne sont pas seulement des mécanismes de communication, mais plutôt le reflet de concepts plus profonds, dit M. Meier. Par exemple, des études ont montré qu'on reconnaît plus facilement un mot «triste» quand il est inscrit vers le bas d'une page, et un mot «joyeux», lorsqu'il est vers le haut d'une page. Les émotions pourraient être liées à des concepts sensoriels.»

Les cinq expériences de l'étude, réalisées auprès d'une centaine d'universitaires, montraient «avec une constance surprenante» que les gens qui aiment les sucreries sont jugés plus agréables et se comportent même de façon plus «prosociale». «Deux de nos expériences montrent que les gens qui aiment les sucreries ont plus tendance à aider de façon altruiste un étranger après avoir mangé du sucré, dit M. Meier. Je pense que c'est un mécanisme similaire à celui qui rend plus agressif après un jeu vidéo violent: le sucré active un «interrupteur» altruiste dans le cerveau. Ça laisse d'ailleurs entrevoir que toutes les personnes ne sont pas affectées par les jeux vidéo violents, mais seulement certaines, un peu comme seuls les amateurs de sucreries deviennent prosociaux après avoir mangé du sucré.»

Le chercheur de Pennsylvanie veut maintenant comparer le degré d'affabilité de la population de différentes régions en rapport avec les ventes de sucreries. Il entend aussi refaire l'étude dans des pays dont le langage n'associe pas la gentillesse au sucre.