L'aspartame, l'édulcorant le plus utilisé au monde pour remplacer le sucre, ne présente aucun risque pour la santé, contrairement à ce que soutiennent deux études, a affirmé lundi l'Efsa, l'autorité européenne de sécurité des aliments, dans un communiqué.

Les experts de l'Efsa ont jugé non probants les résultats à charge de deux études portant sur le potentiel carcinogène de l'aspartame et sur le risque accru d'accouchement prématuré. «Aucune preuve disponible dans l'étude Halldorsson ne permettait d'affirmer qu'il existait un lien de causalité entre la consommation de boissons non alcoolisées contenant des édulcorants artificiels et l'accouchement prématuré», soutient l'Efsa.

Par ailleurs, «les résultats de l'étude Soffritti (sur le potentiel carcinogène) ne fournissent pas suffisamment de preuves scientifiques qui justifieraient de revoir les évaluations précédentes de l'Efsa relatives à l'aspartame», précise l'agence. Les experts de l'Efsa avaient estimé en mars 2009 que «rien n'indiquait un potentiel génotoxique ou carcinogène de l'aspartame et qu'il n'y avait aucune raison de réviser la dose journalière acceptable de 40 milligrammes par kilo de poids corporel».

L'aspartame remplace le sucre dans plus de 6000 produits, sodas, boissons, bonbons, desserts, produits pharmaceutiques. En janvier, le Réseau Environnement Santé (RES) a attiré l'attention sur deux études: l'une concernant l'ensemble des édulcorants chimiques (et l'aspartame au premier chef), qui favoriseraient des naissances avant terme chez les femmes, et l'autre conduite sur des souris mâles, chez qui l'aspartame provoquerait certains cancers. Début février, une autre étude, menée à New York, a fait apparaître que consommer régulièrement des sodas «light» accroîtrait les risques d'accident cardio-vasculaire.

L'Efsa a mené l'examen des deux études en collaboration avec l'Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anes). Les experts de l'Efsa se réuniront les 1er et 2 mars et «envisageront la nécessité éventuelle d'entreprendre des travaux additionnels en rapport avec ces études», précise l'agence. L'Anes a pour sa part invité «à des travaux scientifiques complémentaires, afin d'actualiser l'évaluation des risques liés à ces substances».