Vous habitez Côte-des-Neiges et aimez bien manger un petit sac de frites durant le match de hockey pee-wee de votre plus jeune? Votre plaisir coupable du samedi midi tire peut-être à sa fin... 

L'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce compte bannir la malbouffe et les gras trans de ses installations. Fini aussi le soda à la bibliothèque: il faudra choisir le berlingot de lait.

«Ce sera significatif parce que nous sommes un quartier où il y a beaucoup de circulation, de gens qui ne sont pas résidants mais qui passent tous les jours, notamment à cause de l'université», explique Marvin Rotrand, conseiller de Snowdon. Si les étudiants prennent de bonnes habitudes maintenant, elles dureront longtemps après le diplôme, croit-il. Le règlement sera voté le mois prochain.

L'arrondissement n'est pas le premier où l'on voit des initiatives pour mettre les gras trans à la poubelle. Plusieurs arénas montréalais changent de menu. Fini cette odeur unique de friture mêlée au fréon de la glace artificielle qui habite les souvenirs olfactifs de la plupart des Québécois.

Le chalet du Mont-Royal s'est aussi mis au parfum santé. «Nous sommes toutefois les premiers à adopter une politique globale, précise Marvin Rotrand. Éliminer les gras trans est une mesure de santé publique efficace et peu coûteuse.» Le conseiller voudrait faire bien davantage. Inspiré de New York, il souhaite que les restaurants de Montréal bannissent les gras trans. Et il n'est pas le seul à réclamer que la loi se mette le nez dans les cuisines. Santé Canada a lancé un programme de réduction volontaire des gras trans en 2007. Il y a eu amélioration depuis, mais il reste encore beaucoup de ces gras nocifs, notamment dans les pâtisseries commerciales.

La Fondation canadienne des maladies du coeur fait maintenant pression pour que cette mesure volontaire devienne loi. Pour l'instant, Ottawa préfère toujours faire confiance à l'industrie.