Manger des repas très lourds n'a pas que l'effet d'amortir. Les kilos accumulés pourraient jouer de mauvais tours à la mémoire des personnes plus âgées.

Une équipe de scientifiques allemande s'est intéressée à la diète d'une cinquantaine de personnes. Moyenne d'âge: 60 ans. Toutes étaient en forme, mais avaient un surplus de poids. Pas d'obésité, toutefois. Les participants ont été divisés en trois groupes. L'un d'eux avait une diète restrictive. Grosso modo, les chercheurs de l'Université de Munster ont coupé le tiers de leur apport calorique régulier qui, rappelons-le, était trop élevé. Après trois mois à ce nouveau régime, les participants ont obtenu d'excellents résultats à des tests de mémoire. Bien meilleurs qu'auparavant.

 

Ce n'est pas la première fois que l'on associe la mémoire à l'alimentation ou au surplus de poids chez les personnes âgées, rappelle Fati Massoud, gériatre à l'Institut de gériatrie de Montréal et au Centre hospitalier de l'Université de Montréal. On s'est déjà intéressé au lien entre le syndrome métabolique, caractérisé par une glycémie élevée et des taux de cholestérol anormaux, et la mémoire. «La mauvaise absorption d'insuline peut avoir des effets sur le cerveau», explique le gériatre. On s'est aussi penché sur les problèmes de circulation et le cerveau. Ce sont des concepts assez nouveaux, dit le spécialiste, mais les liens statistiques qui se dessinent méritent qu'on s'y attarde. Et cette nouvelle étude allemande est certainement très intéressante, à condition que les personnes âgées avec un poids normal ne se sentent pas concernés.

Dans sa pratique, le Dr Massoud conseille plutôt à ses patients âgés de maintenir une diète équilibrée et de manger une bonne variété d'aliments. C'est le plus sage des conseils.