L'obésité est liée à un moindre volume du cerveau, selon une étude publiée jeudi qui indique aussi un accroissement du risque de démence ultérieurement dans la vie chez des personnes d'âge moyen en bonne santé mais ayant un bourrelet de graisse abdominale.

Ces chercheurs ont examiné un échantillon de 733 personnes d'un âge médian de 60 ans dont 70% de femmes chez qui ils ont mesuré à l'aide d'un scanner l'IMC, l'indice de masse corporelle (poids divisé par le carré de la taille), le tour de taille, le ratio tour de taille-tour de hanche et la graisse abdominale.

Ils ont également déterminé le volume total du cerveau avec une IRM (imagerie par résonance magnétique) ainsi que la densité de la substance blanche cérébrale qui contient les fibres nerveuses et aussi la présence de plaques.

«Nos résultats confirment la relation entre l'accroissement de l'IMC et la réduction du volume du cerveau chez les sujets les plus âgés et d'âge moyen observé précédemment dans un groupe de moins de 300 sujets», souligne la Dr Sudha Seshadri, de la faculté de médecine de l'Université de Boston (nord-est), un des principaux auteurs de cette recherche, parue dans l'édition en ligne des Annals of Neurology.

«Encore plus important, ces données montrent un lien plus fort entre l'obésité, particulièrement l'excès de graisse se trouvant dans les viscères, et un risque accru de démence et de maladie d'Alzheimer», a-t-elle ajouté.

Les résultats de cette étude mettant en évidence un lien entre obésité et démence pourraient conduire à l'élaboration de stratégies prometteuses de prévention, juge ce médecin.

Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publié en 2005, plus de 24 millions de personnes souffrent d'une forme de démence dans le monde et on dénombre 4,6 millions de nouveaux cas annuellement.

Les personnes atteintes de démence souffrent notamment d'un déclin de leur mémoire à court et long terme, de difficultés à s'exprimer.