Poêles anti-adhésives, mousses anti-incendies, emballages de pizza ou vêtements imperméabilisés: tous contiennent du PFOA, un perturbateur endocrinien qui s'ajoute à d'autres composés perfluorés dans l'environnement et provoquerait notamment une baisse de la qualité du sperme.

Le réseau français Environnement-Santé a lancé un cri d'alarme mercredi sur l'«acide perfluorooctanoïque», qui rentre dans la composition des composés dits perfluorés (atomes de carbone et de fluor), une famille de plusieurs centaines de substances.

Le PFOA, hydrofuge et oléofuge, est utilisé pour la fabrication des poêles anti-adhésives ou de certains emballages, dans l'imperméabilisation des textiles, les moquettes ou les mousses anti-incendies.

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) y a consacré un avis en mars dernier, repris sur son site mardi.

Elle y souligne que «sur la base de l'ensemble des données disponibles» l'exposition du consommateur «liée à des conditions réalistes d'utilisation» des poêles anti-adhésives est «600 fois inférieure à la dose journalière tolérable» et que l'exposition par l'eau ou la consommation de poisson est «négligeable».

Devant la presse, André Cicolella, porte-parole du réseau et chercheur en santé environnementale, a regretté que cet avis de l'Afssa n'ait pas tenu compte des dernières études en date soulignant la nocivité de ce perturbateur endocrinien.

Le RES, qui parle de «faute professionnelle grave», regrette aussi que l'avis de l'Afssa ne prenne pas en compte «les autres sources d'exposition que les poêles téflonées», telles que les textiles, les cartons alimentaires, les moquettes, les poussières domestiques, ainsi que les effets de coexposition avec d'autres composés perfluorés.